L’ONG Join For Water (JFW) a réuni autour d’une même table, les acteurs étatiques et non étatiques en vue de réfléchir sur la protection et conservation des ressources en eau pour renforcer la résilience socio écologique. Cette réflexion lancée au cours d’un atelier organisé à Kinshasa, ce mercredi 18 septembre devra aider à apporter des contributions pertinentes à l’amélioration de l’accès aux services écosystémiques liées à l’eau et la protection de ces ressources en République démocratique du Congo.
« Nous avons un programme quinquennal à mener. Nous sommes déjà en plein exécution. Nous avons voulu associer certains autres projets similaires menés notamment dans la province de la Tshopo, Ituri, et Kwango. Mais, surtout trouver un partenaire d’appui dans le cadre de plaidoyers ici à Kinshasa », a déclaré David Uchindi, coordonnateur pays de JFW.
Avec une quarantaine d’années d’existence en RDC, l’ONG Join for Water dispose d’une expérience dans le domaine de gestion des ressources en eau. Actuellement, l’ONG travaille en consortium avec certaines ONG locales. Dans la province de la Tshopo par exemple, elle intervient aux côtés de Tropenbos pour accompagner six concessions des forêts des communautés locales dans la gestion de leurs ressources en eau.
Cette intervention vise notamment à protéger le bassin versant des rivières Tshopo et Longoya, ainsi que leurs affluents. « Le projet qui nous amène ici est celui de protection et conservation de la ressource en eau et forêt dans le territoire de Bafwasende. Le constat qui a été fait est que nous avons enregistré un taux élevé de pollution des berges des rivières. Une pollution occasionnée par des exploitations agricoles, minières de la région sans oublier les activités agricoles effectuées le long des berges de rivières. Nous avons accepté de rejoindre JFW dans cette lutte. Nous avons conçu un projet de protection et conservation des ressources en eau et forêt. Ceci dans le but d’appuyer les communautés dans le processus d’acquisition des titres de concessions forestières des communautés locales mais aussi de pouvoir à travers ce projet, améliorer leur résilience socio-écologique et la résilience des écosystèmes », a renseigné Charles Mpoyi, membre de l’ong Tropenbos.
Les activités menées dans les trois zones d’intervention de JFW à savoir, Ituri, Bafwasende et Idiofa ont permis de toucher 60.000 bénéficiaires directs, dont 3190 agriculteurs accompagnés, 22.000 personnes ayant eu un accès facile à l’eau potable.
« Nous sommes 3000 mille personnes directement impliquées dans le projet. Nous avons la conviction qu’avec ce genre de projets d’implication des communautés nous pouvons lutter contre l’exode rural. Nous avons réussi à sécuriser 170 mille hectares de forêt dans le cadre de la foresterie communautaire. Nous avons accompagné les communautés dans la protection des berges et à l’élaboration de leur plan simple de gestion. Les communautés d’Idiofa par exemple ont réussi à mettre 10 mille hectares de forêt dans la protection des forêts situées au berges des cours d’eau. Ils ont classé 90 mille hectares de leur forêt dans la conservation. Elles ont été appuyées avec les projets de création de sources d’eau comme de 8 forages. Nous les appuyons aussi dans les activités de régénératrice des revenus durables en agroforesterie, pisciculture, apiculture et dans la valorisation des produits non ligneux comme les rotins », a rapporté Zacky Madilo, directeur administratif et financier de l’ONG Faja Lobi, partenaire à JFW.
Les différents participants à ces assises ont salué les efforts consentis par Join For Water. Ils ont proposé aux différents établissements publics œuvrant sur ces questions, les ministères sectoriels et au gouvernement congolais de se joindre à eux pour résoudre tant soit peu les problèmes de l’exode rural et de contribuer par conséquent au développement durable des communautés locales à la base.
« Il était important d’organiser cet atelier d’échange avec les différents partenaires. C’était une occasion d’apprendre beaucoup de choses liées au secteur de l’eau en République démocratique du Congo, les difficultés auxquelles font face certains acteurs qui œuvrent déjà dans ce secteur. Tout ça pour rapprocher leurs expériences à nos approches d’intervention. Nous pensons pouvoir capitaliser et réfléchir sur les opportunités de coopération et de partenariat dans le futur », a conclu David Uchindi, coordonnateur pays de JFW.
Albert MUANDA