Conservation : Le COPIL du projet Salonga évalue les avancées enregistrées à ce jour dans le Parc national de la Salonga

Le Comité de Pilotage (COPIL) du projet Salonga s’est réuni pour évaluer les avancées enregistrées à ce jour dans la mise œuvre dudit projet. Connu sous le concept ‘’ To batela Salonga !’’, ce projet s’étend sur une période de 5 ans, avec comme objectifs entre autres, promouvoir la gestion efficace du Parc National de la Salonga par la création des forêts communautaires et l’amélioration du bien-être des communautés locales, en vue de réduire la pression sur ses forêts. La première réunion du COPIL a eu lieu à Kinshasa, le mercredi 28 août.

« Ce moment a été choisi après qu’un arrêté ait donné les dispositifs pour mettre en place ce comité de pilotage. Nous devons maintenant lancer les activités sur le terrain. Ce projet consiste à donner à la population vivant dans et autour du parc de la Salonga des activités qui vont leur permettre de générer des recettes pour améliorer leurs conditions de vie. » A expliqué le Secrétaire général à l’environnement et Développement durable, Benjamin Toirambe.

Un projet qui comporte des défis énormes, dont les plus grands sont : réussir à regarder dans la même direction, le COPIL et les communautés locales afin de faire avancer ce projet qui pourra aider à désenclaver le corridor de Monkoto. Situé dans la province démembrée de la Tshuapa, dans la partie nord- ouest de la République démocratique du Congo, Monkoto présente également des défis logistiques énormes, à cause du manque des infrastructures. Chose qui bloque le bon déroulement des activités.

« Il faut avouer que le budget du projet n’est pas aussi important. Or, il n’y a pas d’infrastructures. Travailler dans la zone de Monkoto est un grand défi. Il y a un défi logistique : le déplacement des équipements et des équipes ; se mouvoir dans le corridor n’est pas facile mais nous essayons de faire autant que nous pouvons. Au moment où nous parlons, on a essayé de mettre en place des ponceaux en bois bien faits pour permettre de faciliter le mouvement des personnes et des biens, même de nos équipes et tous les autres partenaires qui interviennent dans la zone. » A indiqué le Directeur National de Rainforest Alliance et Coordonnateur du projet Serge Alain Mbong Ekollo.

Quid de l’implication des communautés locales et des peuples autochtones ?    

 Ce cadre d’échange a été une occasion pour chaque invité d’exprimer sans ambages ses préoccupations, afin de garantir le succès à ce projet. « La jeunesse de Monkoto n’est pas du tout impliquée dans ce projet. Le recrutement des agents qui doivent sensibiliser les communautés ne se fait pas au niveau local. Tout est fait au niveau national. Pourtant, c’est nous de Monkoto qui connaissons notre milieu. Cela nous déplait. Nous voulons que la jeunesse de Monkoto soit impliquée dans ce projet pour son bon déroulement. Moi par exemple, j’ai travaillé dans la foresterie communautaire. Donc, je sais comment expliquer à la population ce qu’il en est exactement. » S’est indigné le président de la jeunesse de Monkoto, Tharcisse Lungwangu.

Les questions de la foresterie communautaire demeurent méconnues de plusieurs personnes en général et des communautés concernées directement, en particulier. Les communautés de Monkoto ne sont pas du tout épargnées de cette ignorance. La plupart est convaincue que le concept de foresterie communautaire signifie vendre les forêts de la Salonga. Cette manière d’appréhender cette question les pousse à refuser d’adhérer à ce projet qui pourtant, s’avère très nécessaire pour leur bien-être.

« Plusieurs personnes croient encore que le projet a pour mission de vendre les forêts. Alors, une bonne sensibilisation s’avère nécessaire pour faire comprendre aux communautés. Mais, moi je suis convaincu que ce COPIL va plutôt nous aider, selon les explications reçues quant à ce. Alors, en tant que chef coutumier, je me fais le devoir de l’expliquer à la population. C’est la première fois que notre coin est ciblé par une telle opportunité et je pense que nous nous devons de la saisir afin que notre Monkoto se développe. » A confié Bokele Lomama, Chef coutumier de Monkoto.

Sarah MANGAZA

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