Les agents et cadres du Ministère de l’Environnement et Développement durable ne semblent pas encore dire leur dernier mot. Dans une correspondance du 20 août, dont Environews RDC s’est procurée une copie, ces gens souhaitent rencontrer personnellement la Ministre d’État, Eve Bazaiba afin de lui présenter leurs désidératas.
« Excellence, en vous faisant confiance, le Chef de l’Etat vous a nommé au Ministère de l’Environnement et Développement Durable d’abord comme première Syndicaliste des agents de ce Ministère en face des tiers, pour les défendre et les protéger. Pour réussir votre 2ème mandat, vous avez reçu la délégation des agents qui ont émis le vœu de discuter avec vous sur leur cahier de charge », peut-on lire dans cette correspondance. « En tant que garant du bon fonctionnement du Ministère de l’Environnement, vous avez créé une rupture entre les agents et votre Excellence, c’est le comportement qui mettrait mal à l’aise et en doute tout ce que vous avez tenu comme discours le jour de votre prise des fonctions ».
Dans leur démarche, les agents et cadres de ce ministère déplorent le manque de dialogue sincère avec la ministre d’Etat et le Secrétaire général à l’Environnement et développement durable. Par ailleurs, ils considèrent que l’approche du dialogue avec les directeurs telle que la MinEtat le fait, ne permet pas aux agents de s’exprimer et ainsi faire entendre leurs voix et faire connaître leurs besoins sociaux.
« En face de mon Directeur, je n’aurai pas le courage de dénoncer ce qui se passe dans ma Direction. Le mieux à faire serait de discuter sur notre cahier de charge », renseigne ce document de quatre pages.
Le cahier de charge évoqué reprend quelques sujets devant être abordés lors de cette rencontre qu’ils sollicitent. C’est notamment, la rétrocession, la Prime permanente et spécifique, le crédit carbone, et la mise en place générale au MEDD.
Toujours ouverte au dialogue
Réagissant à l’une de nos publications à ce sujet, la Ministre d’Etat, ministre de l’Environnement et développement durable, avait épinglé son ouverture et ses actions visant le maintien du dialogue permanent avec l’administration.
« Connaissez-vous un ministre proche de l’administration plus que moi ? Pourquoi ces genres de chantage ? L’administration ne respecte-t-elle pas une procédure ? Devrais- je aller régulièrement au bistrot avec les agents pour enfin démontrer l’étroite collaboration ? Des tournées que j’effectue personnellement dans les différentes directions et coordinations provinciales, en plus des réunions d’échanges régulièrement avec des directions et divisions ne suffisent pas ?? », s’est interrogée Eve Bazaiba.
Point de vue confirmé par l’une de directrice jointe par notre rédaction. « Il est vrai que maintenant nous avons des réunions régulièrement avec elle. C’est à nous de restituer à nos agents et prendre les revendications de la base pour présenter à nos réunions. Franchement moi je le fais, tout ce que je présente est préparé par mes collaborateurs. Je ne sais pas si tout le monde le fait. Les agents acceptent difficilement »,a -t-elle informé.
A en croire le conseiller forêt et Tourbières, Type Wombi, « Le MinEtat a créé des dialogues qu’elle appelle Team : forêts, biodiversité, etc. C’est un cadre de concertation en permanence. Vous conviendrez que ces dialogues avec les directions, ne peuvent se faire avec tous les agents et cadres ».
Notons par ailleurs que Eve Bazaiba reste tout de même sceptique sur la motivation réelle des agents et cadres d’autant plus qu’il existe un cadre d’échanges sur les différents points évoqués dans leur démarche.
« Avant de parler rétrocession, il ne faut-il pas d’abord mobiliser lesdites recettes ?? Leurs actions sont les bienvenues ! Elles constituent l’expression de la démocratie tant qu’elles sont organisées dans les limites de la loi. Car, le chantage ne produit jamais rien ! », a conclu la ministre d’Etat.
Alfredo Prince NTUMBA