La ministre congolaise de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba a mis un accent particulier sur le 16ème objectif du développement durable pour exiger la paix et la sécurité dans le parc national des Virunga, en proie aux violences armées du mouvement rebelle du 23 mars (M23). C’était lors d’un segment ministériel organisé dans le cadre du Forum d’Oslo sur les forêts tropicales (OTFF-2024), ce mardi 25 juin.
« On utilise maintenant les forêts comme sanctuaire des troupes armés contrôlés. Nous ne cessons de mettre un accent sur les objectifs des développements durables plus particulièrement sur l’objectif 16 qui parle des institutions stables, de la paix et de la stabilité sans cela aucun gouvernement ne peut devoir travailler surtout pas protéger les forêts. La RDC seule ne peut pas faire face à toutes ces questions-là. Nous appelons l’humanité à nous soutenir », a déclaré Eve Bazaiba.
La République démocratique du Congo, membre signataire de l’accord de Paris, a rejoint à travers plusieurs programmes, conventions et traités la lutte contre la destruction de l’environnement, la protection des forêts et des écosystèmes et la lutte contre la pollution sous toutes ses formes. Aujourd’hui reconnue comme premier poumon mondial, le pays représente toutes les caractéristiques du régulateur potentiel du climat en termes de services qu’elle rend à l’humanité.
« Lorsque nous disons que nous sommes pays-solution, c’est parce que ce pays se trouve au sein du bassin du Congo qui est parmi les plus grands massifs forestiers du monde », a-t-elle rappelé.
Les menaces des éleveurs Mbororo
Dans la liste des menaces à la paix dans le pays, Eve Bazaiba est revenues également sur celle que représente éleveurs Mbororo, venus du Tchad vers la République démocratique du Congo. Le nord-est de la RDC est une région agricole où l’élevage des bovins est peu développé. Avec la transhumance, les troupeaux de ces peuples peules tracent des itinéraires sous forme de routes, et détruisent également les écosystèmes tout en attisant le conflits avec les communautés locales de la RDC.
« Nous avons des réfugiés climatiques appelés “Mbororo” qui viennent avec tous les problèmes que nous connaissons avec bétails, et ils sont armés. Ils viennent détruire tout ce qui a comme écosystème et l’environnement du Nord-est du pays en passant par le parc de la Garamba, etc. Dans cette migration, leurs bétails dévastent les cultures, occasionnant ainsi des pertes de récoltes pour les agriculteurs. Tout cela marque les esprits comme étant une destruction des écosystèmes locaux. Ils pénètrent même les forêts de base de la province du bas-Uele», a dénoncé Eve Bazaiba.
Le monde tend vers la 29ème conférence des Nations Unies sur les changements à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre 2024. Les résolutions des conférences précédentes peinent à certains niveaux à être exécutées sur le terrain. La ministre congolaise de l’environnement et développement durable, a suggéré à l’assemblée de précéder les conférences sur le climat et sur la biodiversité par des réunions scientifiques avant les débats politiques.
Elle a indiqué de trouver cette démarche plus pratique afin de permettre aux scientifiques de se conformer aux standards internationaux de l’approche de la gouvernance forestière. Elle a souhaité que ces assises concourent à l’évaluation de l’impact climatique, à la récolte des propositions pertinentes sur la lutte contre la désertification, la fonte des glaces, et arriver stabiliser la température de la planète à 1,5 degré Celsius.
Albert MUANDA