Ils sont nommés respectivement ministres délégués à l’environnement et à l’urbanisme, mais avec quelles missions ? Envoyée spéciale du chef de l’Etat pour la nouvelle économie du climat en 2023, Stéphanie Mbombo avait rapidement mis le pied à l’étrier, organisant le premier Forum économique sur le climat. Prenant la mesure de son rôle, elle a particulièrement fait preuve d’initiatives locales et de responsabilité à l’occasion des rendez-vous du changement climatique à l’échelle internationale.
Nommé ministre délégué en mai dernier en charge de la nouvelle économie du climat, le Chef de l’État en a fait un portefeuille afin de définir la politique globale du climat et des réformes nécessaires pour valoriser notre marché carbone ! « Merci Excellence pour la confiance! Le travail continue », écrit-elle sur son compte X. Il est difficile de refuser de comprendre son rôle au ministère de l’environnement.
La RDC possède 60% des forêts du bassin du Congo, 2ème ressource forestière majeure après l’Amazonie. Mais l’approche de gestion laisse sur leur soif les nombreux observateurs, avides de résultats. Il faut s’en convaincre avec des dénonciations dans la presse sur la gestion forestière.
Au regard de son parcours politique, la ministre d’Etat Eve Bazaiba était très attendue sur cette question, et la lutte contre les pollutions diverses qui empoisonnent nos villes. En dehors de l’inauguration d’une usine de recyclage des bouteilles plastiques à Kinshasa-Limete, l’environnement urbain ressemble à un traquenard pour ses 10 millions d’habitants vivant avec les ordures aux pieds. L’opération Kin propre, chantée en 2019 n’a pas fait danser. Kin la belle autrefois, demeure encore Kin la poubelle.
Didier Tenge Te Litho est un ancien bourgmestre de la commune de Kintambo. Pendant 10 ans, il a réussi à impliquer ses concitoyens dans l’assainissement régulier des résidences et avenues, avec une amende à la clé pour les contrevenants. Dans toute la ville de Kinshasa, on parlait de l’exemplarité de Kintambo devenue commune écologique. Conséquence, Didier Tenge sera élevé en juin 2019, au rang de ministre provincial chargé justement de l’environnement. Placé ensuite au ministère de l’intérieur, monsieur n’a plus fait rêver les kinois.
Désigné ministre délégué à l’urbanisme en charge de la politique de villes, on ne se cache pas de comprendre que Didier Tenge a sa deuxième chance pour nettoyer les villes, à la fois de l’insalubrité mais aussi de l’anarchie. Afin de prévenir et fermer des cimetières des victimes, des inondations et des glissements de terrains qui font le lit sur la mauvaise utilisation des espaces. “ On ne lâche rien” écrit-il sur son mur X.
Il revient donc à ce tandem d’appuyer le giga ministère de l’environnement pour à la fois jeter les dés d’une économie climatique à l’envergure de l’ambition du pays solution à la crise climatique qu’est la rdc, et en même temps valoriser l’occupation de l’espace urbain. Les quelques espaces verts à kin continuent d’être lapidés par les entrepreneurs immobiliers.
On se souvient que l’onu à travers ses objectifs de développement durables, souscrits par la Rdc, recommande la construction des villes et des communautés durables. En déposant son programme à l’assemblée nationale, la première ministre a indiqué que l’environnement tient le développement en étau, montrant ainsi la dimension que revêt les questions environnementales.
François MUKANDILA