Le Sud-Ubangui bénéficie enfin de l’attention particulière de l’autorité compétente après plusieurs années d’oubli. Ceci a été révélé le jeudi 6 juin 2024 à Kinshasa, lors de la cérémonie de signature de la lettre d’intention pour le lancement des études du corridor Africain dans son axe Akula-Gemena-Zongo-Bangui en République centrafricaine. Ces études seront financées par l’Agence française de développement (AFD).
« Nous ne sommes pas dans une phase où nous ouvrons des études au hasard. Nous les ouvrons pour des actions concrètes. Le tronçon Sud-Ubangi a été choisi par les autorités », a expliqué la Directrice de l’AFD, Sofia Otokore.
Ce corridor de 400 km va favoriser le désenclavement de la province de l’Equateur, à travers le Sud-Ubangi démembré pour avoir comme Chef-lieu Gemena. Ce désenclavement va développer des filières comme l’agriculture dans cette partie de la République démocratique du Congo. Car, ces axes permettront le déplacement des produits agricoles.
« Le moment que nous célébrons aujourd’hui est particulièrement important. Il y a des questions de potentiel agricole au Sud-Ubangi. Aussi, c’est dans le cadre de désenclaver le pays que cette partie a été choisie », a insisté l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française en RDC, Bruno Aubert.
Selon le président de l’Assemblée provinciale du Sud-Ubangi, avoir une route de Akula à Zongo était un rêve qui devient une réalité. « J’ai un sentiment de joie et c’est le même sentiment qui va sûrement animer toute la population du Sud-Ubangi. Nos attentes sont de voir ce projet se concrétiser le plutôt possible pour que nous vivions cette réalité. Nous en avons assez de vivre enclavés. Beaucoup de projets ne pouvaient aboutir car le manque de route empêche les investisseurs de venir vers nous. Nous espérons maintenant que cela changera » s’’est réjoui Martinien Ngandakoe Matingi.
A en croire le Ministre de l’Aménagement du territoire, ce projet s’inscrit dans le cadre de l’aménagement des 11 corridors d’Afrique. « C’est un projet très stratégique. Pour la 1ère fois, nous aurons une ville durable. Des outils d’aménagement spécial sont mis en place dans le cadre de ce projet. Nous voulons avoir un territoire cohérent et bien aménagé qui permet à la population de bien circuler », a indiqué Guy Loando, ministre d’Etat à l’Aménagement du Territoire.
Relever les défis des infrastructures ainsi que ceux de l’accès à l’énergie demeure énorme pour le pays car son développement en dépend. Ainsi, d’aucuns espèrent en l’aboutissement de ce projet Sud-Ubangi dont le tronçon a une vocation régionale, et non à la disparition des fonds pour des intérêts personnels comme ce fut le cas pour d’autres projets jetés aux oubliettes.
« J’exhorte les autorités à ne pas oublier les autres provinces. J’interpelle la FEC pour qu’elle s’implique davantage dans l’aboutissement de ce genre de projets. C’est avec plaisir que je signe ce document qui marque le début d’une longue aventure. Nous vous appelons à beaucoup de souplesses pour concrétiser ce projet dans le délai », a martelé le ministre des infrastructures, Alexis Gisaro.
Une interpellation qui a suscité l’attention de la directrice de l’AFD. « Le délai est assez large mais il peut être raccourci avec la collaboration de tous. Il faut que le gouvernement se rapproche plus de nous. S’il nous voit comme des bailleurs extérieurs, nous ne pourrons pas faire des choses qui puissent toucher directement la population » s’est exprimé Sofia Otokore.
Sarah MANGAZA