Le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) a procédé à la présentation des études complémentaires sur des thématiques prioritaires en appui à la gestion durable des forêts et des écosystèmes d’Afrique centrale. Les sujets de recherche et travaux présentés en ce jour ont portés sur des questions de réflexion axées sur l’évaluation des impacts directs et indirects de la foresterie communautaire aux échelles villageoises, la quantification du niveau de soutien fourni aux forêts communautaires et à la description des modalités pratiques d’appui à la gestion durable des forêts de la région centrafricaine etc. C’était en marge de la 20ème réunion des parties au Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC), le jeudi 06 Juin à Kinshasa.
« Le CIFOR mène des recherches qui répondent à des préoccupations des acteurs à la base. Le Partenariat pour les forêts de l’Afrique centrale donne l’occasion aux partenaires techniques et financiers, aux chercheurs même les États pour identifier les thématiques qui répondent aux préoccupations qui se posent sur le terrain. Nous avons fait le tour, nous avons une quinzaine d’études identifiées. Nous allons établir une liste de priorités et ensemble nous allons nous accorder pour que ces études soient menées d’ici 2028», a déclaré le docteur Awono Awono, Chercheur à CIFOR-ICRAF.
Le séminaire de partage d’expériences et des idées tenus ont permis aux différents chercheurs de porter une touche particulière à la thématique afin d’enrichir ces projets d’études à défendre. Les autres thématiques du jour ont porté sur l’économie politique de la foresterie communautaire en Afrique centrale, la gestion faunique, la transhumance transfrontalière, la pollution, des questions en rapport avec l’économie verte et bleue.
« Les échanges ont concouru également à mettre les scientifiques sur une même longueur d’onde sur comment entreprendre pour mettre en œuvre d’une façon efficiente la forêt communautaire en Afrique centrale. En réalité, nous voulons simplement travailler sur des thématiques qui correspondent aux besoins et qui sont en co-relation avec l’actualité sur le plan international parce que nous avons des engagements signés à travers les conventions internationales. Comme ce sont des engagements internationaux, nous devons les respecter. Nous devons surtout avancer en tenant compte de l’amélioration des conditions de vie des populations qui vivent dans les écosystèmes forestiers d’Afrique centrale», a renchéri Monsieur Awono du CIFOR-ICRAF.
Le CIFOR a indiqué de publier la Panoplie de critères et indicateurs pour l’aménagement forestier en Afrique centrale. Ce programme de recherche a été pointé du doigt comme une démarche efficace pour parvenir à la réponse à la question de comment veiller sur les moyens d’existence des populations locales dépendantes des forêts et sur comment ne pas impacter négativement l’état du couvert forestier du bassin du Congo. L’une des études proposées par le post-doctorant et enseignant à l’Université de Dschang (UDs) au Cameroun, Fabrice Kengne Fotso a porté sur une analyse rétrospective de la foresterie communautaire au Cameroun, en RDC et au Gabon pour illustrer ces impacts.
« L’étude n’est pas encore arrivée à son terme mais les résultats que nous avons à l’heure actuelle démontrent que la foresterie communautaire a eu des impacts positifs sur les moyens d’existence de communautés locales particulièrement en termes de gain et d’amélioration de leur habitat. Nous avons également découvert que contrairement à certaines autres études, cette foresterie a un impact positif sur le couvert forestier dans chacun des trois pays objet de notre étude», a-t-il renseigné.
Les chercheurs ici présents ont demandé aux organisateurs «de rapprocher les informations collectées sur les thématiques évoquées à d’autres pour pouvoir avoir l’aperçu général sur les impacts réels de la foresterie communautaire, la mise en œuvre des projets de développement communautaires, la protection du couvert forestier du bassin du Congo et sur les moyens de subsistance des populations locales en Afrique centrale».
Les quelques recherches présentées ont constitué un échantillon des travaux que soutient le CIFOR dans le cadre du projet OFAC-CE. L’Observatoire des forêts d’Afrique Centrale (OFAC) a été initié pour pérenniser les acquis des projets FORAF et CEOFAC financés par l’Union européenne. Ce projet a pour objectif de permettre aux pays de l’espace COMIFAC et aux partenaires au développement de disposer des instruments de pilotage et de partage des connaissances en vue d’une meilleure gouvernance et une gestion durable des écosystèmes forestiers.
Albert MUANDA