Du 3 au 5 juin 2024, s’est déroulée à Kinshasa la 20e réunion des parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo. Dans le cadre de cet événement, une séance parallèle a eu lieu le 4 juin 2024 pour discuter du respect des droits humains dans la gestion des forêts. Cette initiative a bénéficié du soutien de la coopération allemande, à travers les projets BGF, ProCOMIFAC de la GIZ et la KFW, offrant ainsi aux partenaires l’opportunité de présenter leurs actions significatives à différents niveaux, ainsi que les progrès réalisés et les défis auxquels ils font face. Parmi ces partenaires se trouvent l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), la Wildlife Conservation Society (WCS), le Réseau des Populations Autochtones et Communautés locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (REPALEAC) et l’Actions pour la Promotion et Protection des Peuples et Espèces Menacés (APEM).
Par la suite, le secrétaire exécutif adjoint de la COMIFAC, M. Chouaibou Nchoutpouen, a également exposé sur les objectifs et l’importance des droits humains dans la gestion des forêts du bassin du Congo, ainsi que les initiatives pilotes de la COMIFAC. Il a insisté sur le fait que les Peuples Autochtones et Communautés Locales (PACL) jouent un rôle crucial dans la préservation des forêts et de la biodiversité. Leurs connaissances, pratiques traditionnelles et réalités culturelles sont essentielles pour la conservation de la nature.
Martijn ter Heegde, un expert du Programme de la biodiversité et de la Gestion durable des Forêts (BGF) à la GIZ, souligné que ce SIDE EVENT était un événement où la GIZ et la KfW ont voulu donner à leurs partenaires du gouvernement congolais de la RDC et de la société civile l’occasion de se présenter et de partager leurs actions à différents niveaux. Il a également souligné l’importance de présenter à la fois les progrès accomplis et les défis persistants. Il a exprimé clairement que cette question est très complexe car il faut concilier les droits des peuples autochtones et des communautés locales avec l’impératif de préserver la biodiversité.
Joseph Itongwa, Coordonnateur National du Réseau des Populations Autochtones et Communautés locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (REPALEAC) et informateur régional, a abordé plusieurs problématiques liées aux droits humains. « Le REPALEAC est un réseau sous-régional qui mène des plaidoyers aux niveaux international et national, et travaille à l’amélioration des conditions de vie des peuples autochtones et des communautés locales. »
« Les lieux riches en biodiversité sont souvent également riches en diversité culturelle, car ils abritent souvent des peuples autochtones. L’établissement d’aires protégées a eu des répercussions sur les relations avec les communautés autochtones. Des problèmes de cohabitation avec les peuples autochtones se posent en République centrafricaine, au Cameroun et en République démocratique du Congo, en raison des questions relatives aux droits humains. Depuis la création des aires protégées, nous avons le sentiment d’être expropriés, car ces aires ont été définies sans le consentement préalable et libre des communautés », a déclaré José Itongwa, Coordonnateur National du Réseau des Populations Autochtones et Communautés locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (REPALEAC) et informateur régional.
Il a ensuite proposé quelques solutions pour remédier à cette situation. « Il existe certaines initiatives mises en place pour atténuer ce problème, notamment un dialogue visant à promouvoir la paix. Par exemple, les problèmes rencontrés dans la région de Kahuzi-Biega. L’ICCN a réalisé un travail important avec l’appui du projet BGF de la GIZ dans la mise en place d’un guide standard sur le mécanisme de gestion des plaintes. Ils ont également mis en place un outil sur les lignes directrices pour l’application des CLIP (Consentement Libre, Informé et Préalable) dans les aires protégées de la République Démocratique du Congo. Il est donc essentiel de prendre en compte une approche fondée sur les droits humains dans la mise en œuvre du cadre mondial sur la biodiversité, en tenant également compte des autres objectifs où les droits humains constituent la base de la conservation des aires protégées », a proposé le Coordonnateur National du REPALEAC.
La préservation de la biodiversité, la conservation des forêts et la protection du climat sont des priorités pour tous. Cependant, cette protection doit être fondée sur le respect des droits de l’homme afin d’assurer une protection durable a insisté le conseiller technique principal du projet BGF de la GIZ.
Sarah MANGALA