La Ministre d’Etat en charge de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba a reconnu la place qu’occupe les Médias dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection des forêts. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 4 juin 2024 à Kinshasa, au cours du Forum du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC). Eve Bazaiba a demandé aux Médias de jouer pleinement leur rôle : celui d’informer mais aussi d’interpeller les décideurs lorsque leur rendement n’est pas à la hauteur des attentes du peuple.
« Nous sollicitons un plaidoyer auprès des médias. Continuez à nous interpeller pour que des changements s’opèrent. N’oubliez pas les non-voyants pour que toutes les couches aient accès à l’information. Surtout, bien expliquer la géolocalisation du pays en particulier et de l’Afrique en général pour que le monde entier comprenne qui nous sommes. Nous devons savoir concilier les besoins du pain et les besoins d’oxygène. Nous avons besoin d’oxygène pour vivre et du pain pour survivre. » A-t-elle insisté.
Au cours de cet échange avec la Presse, le Directeur des Affaires globales du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et co-facilitateur du PFBC pour la France, Christophe Guilhou a tenu à rappeler l’importance du Forum. « Ce qui est important et c’est pour ça qu’on a organisé cette réunion, c’est pour que les acteurs puissent parler, échanger. Le monde change à grande vitesse. Donc, la réunion des parties organisée cette fois-ci est différente de celles organisées avant car le monde a changé. La société et son organisation changent. Raison pour laquelle c’est très important d’échanger de temps en temps et le PFBC est un meilleur endroit. Un grand responsable européen m’a dit qu’il a beaucoup appris dans cette réunion. » A-t-il indiqué.
En ce qui concerne la question de la conservation des forêts, pour répondre à la question de savoir si la conservation dans le Bassin du Congo est vraiment utile pendant que des populations meurent de faim, le Min a dit qu’il n’était pas question de tout verrouiller mais de « il ne s’agit pas de faire la conservation pour la conservation. Les forêts sont très bien. Ils permettent de se développer. Elles sont vivantes avec les populations qui y vivent. Donc, l’objectif n’est pas de les mettre sous cloche en demandant de ne plus y toucher. Ce que l’on souhaite tous est qu’elles continuent à participer au développement mais un développement intelligent, raisonné et durable pour le bien de tous. » A martelé Christophe Guilhou.
La question des forêts demeure capitale, urgente et complexe à la fois, dans la mesure où il faut les préserver mais également s’en servir pour les peuples autochtones pygmées et les communautés locales (PACL) précisément. Ces derniers se réclament en être les vrais gardiens et martèlent sur le fait que sans alternatives, leur demander de ne pas toucher aux forêts est quelque part les priver de leurs droits. D’où, la nécessité de bien réfléchir afin de trouver le mieux pour sauver la planète.
Sarah MANGAZA