Les confessions religieuses réunies au sein de l’IRI-RDC (initiative interreligieuses pour les forêts tropicales) ont invité le gouvernement de la République démocratique du Congo à multiplier des efforts pour inverser la tendance actuelle de la préservation des forêts. Il n’est pas normal qu’au 21ème siècle, des communautés locales et peuples autochtones dépendants des forêts vivent dans la misère indescriptible, et pourtant assis sur la richesse. Les pères des églises l’on fait savoir lors du symposium organisé le 23 mai, à Kinshasa, dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la biodiversité.
Réagissant à la fragilité économique des populations dans un pays doté de la méga biodiversité, Monseigneur Donatien Nshole, de la CENCO (Conférence épiscopal du Congo), a pointé du doigt le problème de gouvernance et d’éthique environnementale.
« Ça ne se justifie pas qu’avec autant de richesses que nous avons dans ce pays, les congolais vivent dans la pauvreté. Il faut améliorer la gouvernance, il faut que l’homme qu’il faut soit à la place qu’il faut », a-t-il précisé.
Si les gouvernants sont pointés du doigt dans ce qui ressemble à un paradoxe, les gouvernés n’en ont pas moins non plus. L’Eglise entend multiplier les stratégies pour obtenir les changements de tous les côtés, afin que les ressources naturelles, notamment la biodiversité, profitent réellement à tous les congolais.
« L’église qui a théorisé la question de la justice climatique et l’éthique environnementale, estime qu’il est nécessaire de construire un engagement écologique au niveau de citoyens. Parce que le niveau actuel d’engagement des citoyens est encore trop faible », a précisé le pasteur Eric Senga, de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).
A l’en croire, il est urgent de formaliser des formations sur l’écologie dans le système éducatif congolais. Et, que les églises intègrent dans leurs catéchèses, la question de la justice climatique enfin d’en faire une appropriation nationale.
L’Église plaide pour une réelle prise en considération de la situation des communautés dépendantes des forêts. Il est donc inacceptable que ces peuples dont la vie dépendent des forêts croupissent dans la misère, dès lors que la forêt est une richesse. Le gouvernement doit mettre en place des mécanismes de mobilisations de fonds pour inverser ce paradoxe de peuples pauvres qui protègent la forêt, donc la richesse pour les autres.
« Nous espérons qu’il faille réfléchir immédiatement sur la manière de créer des richesses pour ces communautés. Notamment, les nouvelles unités de production de revenus. Cela fera que les communautés locales ne se sentent pas lésées dans la préservation de la nature », a insisté le pasteur Eric Senga.
Pour le facilitateur de l’IRI-RDC, Matthieu Yela, l’organisation de ce symposium scientifique sur la théorie de la création revêt tout son sens d’autant plus qu’il démontre le lien étroit qui existe entre la foi et la science.
« Les théologiens et les autres scientifiques se sont accordés pour montrer que la création est de Dieu, et qu’il arrange les choses que nous voyons. Nous avons vu les scientifiques d’autres domaines s’engager à collaborer avec ceux du domaine théologique. Ensemble, ces scientifiques acceptent de collaborer avec les confessions religieuses, nous pensons que c’est déjà un pavé en marbres. Nous nous en réjouissons », s’est-il félicité.
Outre ces deux activités réalisées avec succès, IRI –RDC compte organiser un dîner de gala, le 05 juin prochain, en vue de mobiliser les hommes et femmes de bonne foi, à s’engager dans la préservation de la biodiversité.
Alfredo Prince NTUMBA