Energies : L’ACERD investit dans la jeunesse pour le développement des énergies renouvelables

L’Association Congolaise pour les Energies Renouvelables (ACERD) a organisé une séance de travail avec les jeunes sélectionnés pour bénéficier de son programme de formation sur les énergies renouvelables, ce lundi 27 mai 2024 à Kinshasa. C’est dans le cadre de son programme ACERD Académie, lancé pour la première fois en République démocratique du Congo. Cette offre concerne une centaine de jeunes de la ville province de Kinshasa, sur 1054 candidatures reçues. Le but de cette initiative est de former des jeunes kinois de manière courte et modulaire dans ce domaine.

« Dans les différentes enquêtes faites avec les partenaires, il ressort le besoin d’une main d’œuvre qualifiée dans le domaine du photovoltaïque. C’est comme ça qu’en 2021, nous avons approché les bailleurs des fonds pour voir comment mettre en place une académie en vue de former les jeunes. Alors, ENABEL nous a tendu la main pour qu’ensemble nous puissions voir comment rendre les jeunes qualifiés dans les énergies renouvelables. L’idée de cette formation c’est d’arriver à des compétences. Nous allons voir à l’issue de la première cohorte si nous arriverons à atteindre des compétences. Grâce à la coopération belge, les moyens financiers ont été mis à notre disposition dans le programme Kin emploi de ENABEL. Il s’agit d’une enveloppe de 150000 euros. » A expliqué  Catherine Mukobo, Directrice Exécutive de l’ACERD.

Les énergies renouvelables sont celles qui proviennent de sources naturelles, et qui se renouvellent à un rythme supérieur à celui de leur consommation. La RDC possède d’importantes potentialités en ressources d’énergies renouvelables telles que le solaire, la biomasse, l’éolienne, le biogaz et le biocarburant. Dans le cadre de l’appui aux énergies renouvelables, une étude de diagnostic a été mise en place pour améliorer le pourcentage des ressources renouvelables et énergétiques dans le pays.

« La particularité de ce programme est que ENABEL évolue dans trois secteurs d’activités en RDC : l’agro-alimentaire, les énergies renouvelables et le digital. Jusque-là nous ne travaillons que sur les autres secteurs. C’est la première fois que nous nous attelons sur les énergies renouvelables. Cela, grâce à la bonne collaboration de notre partenaire ACERD qui nous a présenté un programme d’accompagnement des jeunes dans le domaine du photovoltaïque. Ainsi, nous avons soutenu financièrement la mise en œuvre de ce programme. » A indiqué Mara Mamadou du programme Kin Emploi financé par la Belgique et mis en œuvre par ENABEL.

Un programme qui n’a pas laissé indifférent les bénéficiaires. Selon Michée N’kwady, son choix a été influencé par le déficit énergétique que connaît le pays. « Dans notre pays, nous avons un sérieux problème d’énergie. Personnellement, je travaille sur un programme de foyer amélioré. J’aimerais bien y intégrer la partie énergie photovoltaïque. Quand j’ai vu l’offre, je l’ai trouvée intéressante pour bénéficier de cette formation pour pouvoir pallier ce problème d’énergie. L’Etat congolais a déjà décentralisé ce secteur et je crois que chacun de nous a quelque chose à faire pour y apporter un plus. Souvent nous utilisons le Makala, or nous savons que cela vide nos forêts. Avec le problème de réchauffement climatique, continuer à exercer la pression sur nos forêts pourrait nous porter préjudice.» A-t-il confié.

La maîtrise des langues, un frein pour certaines compétences ?

Le constat fait dans la ville province de Kinshasa est que beaucoup de jeunes ont du talent mais sont butés au problème de langue lorsqu’ils ne peuvent pas s’exprimer en français ou en anglais. A en croire l’un de ces accompagnateurs de ces jeunes dans ce programme et cadres au Ministère de la formation professionnelle, l’option technique dont le raccordement des câbles ne nécessite pas la maîtrise du français ou de l’anglais pour avancer. Donc, ce n’est pas un critère déterminant pour accéder à l’emploi à leur niveau car la langue peut être améliorée avec le temps, au fur et à mesure qu’ils avancent.

« Votre constat est vrai. En fréquentant le milieu de l’enseignement en RDC, nous avons pu constater que beaucoup d’apprenants ont des problèmes de langue. C’est-à-dire qu’ils ont des capacités qu’ils ont du mal à exploiter ou à extérioriser à cause de la langue. Nous ne savons pas si ce sont les parents qui cherchent à ce que leurs enfants ne parlent que français à tout prix. Pourtant, pour certains métiers le français ne sert à rien. Il y a possibilité de traduire les modules dans une langue adaptée pour qu’ils apprennent mieux. Raison pour laquelle, nous mettons en place des formations personnalisées en utilisant même la langue nationale afin d’aider les apprenants à réaliser des projets. C’est un aspect que nous prenons en compte. Nous l’avons déjà expérimenté. » A martelé Boniface Biatalani, Expert en insertion professionnelle, Ingénierie de formation et didactique professionnelle dans le projet de ENABEL pour l’accompagnement des jeunes ‘’Mosala’’.

Notons que ces jeunes sélectionnés bénéficieront d’une formation complètement gratuite ainsi que d’une petite collation pour leur permettre de pallier aux problèmes de transport.

Sarah MANGAZA

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