Les confessions religieuses réunies au sein de l’IRI-RDC (initiative interreligieuses pour les forêts tropicales) ont célébré de manière la plus solennelle la biodiversité. Lors de la célébration de la journée internationale de la biodiversité, le 22 mai à Kinshasa, les hautes représentations de ces confessions ont réitéré leurs engagements à la préservation de la biodiversité, et confessé leur foi en la création de Dieu.
« Aujourd’hui, les chefs des confessions religieuses et les chefs coutumiers se sont retrouvés en la cathédrale du centenaire protestant pour proclamer leur foi en la biodiversité. La foi dans la protection de notre maison commune qui semble brûler et les manifestations sont là, notamment le réchauffement climatique. Nous en sommes victimes à travers les inondations, les érosions, et la chaleur excessive etc », a indiqué Monseigneur Utembi, président de la CENCO.
Le président de la CENCO a saisi l’occasion d’informer que l’église catholique est disposée à inclure la pastorale de l’écologie intégrale au cœur de son action régulière. Elle devra intensifier l’évangélisation en profondeur afin d’amener les fidèles à la protection de la maison commune. Pour y parvenir, l’église catholique planifie sept programmes. Il s’agit notamment, du « programme pastorale de la redynamisation de la CERN pour les diocèses, les paroisses, et les communautés ecclésiales vivantes par la célébration des journées nationales et internationales de ressources naturelles »
L’église catholique s’engage également à développer un programme d’appui à l’électrification des entités rurales et périurbaines par la construction des micros centrales hydroélectriques et solaires, pour appuyer la lutte contre la déforestation. A cela s’ajoutent également un programme d’accompagnement à la gestion des forêts des communautés locales et des peuples autochtones, le programme d’appui au communautés minières, le programme d’accompagnement et d’appui à l’éducation environnementale, programme de relance et d’appui à la promotion de l’agropastorale, et enfin le partenariat, lobbying et mobilisation de ressources.
A en croire le représentant légal de l’Église, le Colonel Grâce Matondo, « à travers cette célébration, les églises membres de l’IRI s’engagent pour une confession verte. Pour cela, elles entendent promouvoir la protection et la préservation de la biodiversité de la RDC à travers les initiatives écologiques coordonnées ».
Les églises s’engagent à inclure dans leurs formations, la théologie de l’écologie pour renforcer la capacité des clergés, à intégrer les aspects liés à l’amour de la création dans leurs pastorales. « … à mener le plaidoyer auprès du gouvernement pour capitaliser les efforts menés par les églises en matière de protection de l’environnement. Surtout, que le gouvernement de la RDC considère la perte de la biodiversité et la déforestation comme une agression immédiate », a précisé le Colonel Matondo.
Selon Shé Abdallah Mangala, représentant de la Communauté islamique au Congo, l’homme ne doit se livrer à la surconsommation et au gaspillage des ressources naturelles que Dieu a mis à sa disposition. « L’homme doit avoir un comportement responsable, car l’écologie fait partie de la religion », a-t-il précisé. « L’éducation de nos enfants vis-à-vis de la biodiversité fait partie des questions que Dieu va nous poser au dernier jour. Dieu nous posera la question, qu’est ce que nous avons fait de nos ressources naturelles ? ».
Notons que plusieurs autres déclarations fortes en faveur de la biodiversité ont été faites par les différentes confessions religieuses. Ces déclarations reflètent une prise de conscience collective sur cette question longtemps mise en retrait. D’aucuns voient dans l’engagement des confessions religieuses, une véritable révolution qui pourra aider à lutter efficacement contre le changement climatique, et l’érosion de la biodiversité.
Alfredo Prince NTUMBA