La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a lancé un appel de fonds pour mobiliser 5,5 milliards de dollars d’aide humanitaire destinée à réduire l’impact des graves sécheresses et inondations causées par le phénomène climatique El Niño. La réunion organisée en visioconférence le lundi 20 mai 2024, a ouvert des pourparlers pour l’adoption d’une approche régionale afin de faire face aux impacts de cette catastrophe naturelle.
«Les États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sont vulnérables à une vaste gamme de catastrophes naturelles où de nombreux sinistres affectent plusieurs pays simultanément. Ce phénomène climatique naturel perturbe les conditions météorologiques partout en Afrique australe. Il est approprié et nécessaire d’adopter une approche régionale pour y faire face », a indiqué la déclaration.
Récemment des pluies torrentielles ont fait plusieurs dizaines de victimes en Tanzanie. Une autre préoccupation est celle de la crue du fleuve Congo qui a causé des impacts sur les zones côtières de la République démocratique du Congo. La SADC a déjà mis en place le Centre de services climatiques (CSC) dans le but de réduire les impacts négatifs de conditions météorologiques défavorables telles que sécheresses et inondations. « Nous cherchons à réaliser ce but en produisant et en diffusant des produits météorologiques, environnementaux et hydrométéorologiques », peut-on lire dans le communiqué publié à l’issue de ce Sommet des chefs d’Etat.
Ce communiqué renseigne que la Zambie, le Zimbabwe et le Malawi ont connu cette année la pire sécheresse jamais enregistrée depuis au moins quarante ans. Cette variation du climat a affecté les récoltes des paysans, les réserves en eau et l’approvisionnement en électricité, ainsi que la santé de la population de la région.
« Le manque de précipitations a fait resurgir le spectre de la faim dans la région. En Zambie et au Zimbabwe, les pénuries d’eau ont par ailleurs favorisé l’apparition du choléra et d’autres maladies liées à la qualité de l’eau, selon le groupe de recherche World Weather Attribution. Il faut aboutir à la mise en place d’un mécanisme efficace pour la préparation aux catastrophes et la gestion de ces dernières. Cette démarche sera faite en mettant en œuvre des programmes et des projets visant à détecter précocement les catastrophes, à donner rapidement l’alerte à leur propos et à atténuer leurs effets», ont-ils envisagé.
signalons que les conditions météorologiques extrêmes ont touché plus de 61 millions de personnes dans cette sous-région. Et les pluies torrentielles ont par ailleurs fait plusieurs dizaines de victimes en Tanzanie, en avril dernier. L’ONG Oxfam a estimé que plus de 20 millions de personnes sont confrontées à la faim et la malnutrition en Afrique australe en raison de cette sécheresse. El Niño est un phénomène météorologique naturel qui se produit de manière irrégulière, tous les deux à sept ans, lorsque l’océan Pacifique se réchauffe. Il se traduit par des pics de chaleur, mais aussi de fortes précipitations.
Albert MUANDA
