Forêt : Face à un pillage systématique du bois rouge à Wamaza, le TRIPAIX de Kabambare ordonne la saisie de biens des exploitants

Après plusieurs dénonciations de la société civile environnementale, sur l’exploitation artisanale illégale et à outrance de bois rouge et Mufula en complicité avec les pays agresseurs, dans le secteur de Wamaza, le Tribunal de paix de Kabambare a ordonné la saise conservatoire des biens des principaux exploitants illégaux. Dans une procès-verbal du 07 mai 2024, le TRIPAIX requiert les chefs de villages de Muyololo, Kibumba, Kawaya, Kisesa, Kirubi, Muzyuka, Kapapa, Kabambare, Mwangundu, Kaliumba et Fundi comme les gardiens de ces objets saisis, dont une importante cargaison des poutres.

A en croire le notable et autorité coutumière, Mwanapunda Hassani Karumbi, cette situation du pillage systématique remonte d’il y a trois ans, dans la forêt primaire du domaine de chasse de Luama Kivu (Territoire de Kabambare). Des exploitants locaux et étrangers se sont lancés à la quête du bois rouge Mufula pour alimenter les marchés du Rwanda, Ouganda et Tanzanie.

« Après avoir épuisé le bois du domaine de chasse, ces exploitations se sont dirigées vers Wamaza, dans la partie sur du Maniema. Ces entrepreneurs venant de Bukavu se sont mis à exploiter massivement dans cette zone, où ils collaborent avec les pays voisins qui financent ces activités illicites et illégales dans notre pays », a révélé un acteur de la société civile de Kabambare.

Plusieurs sources proches de ce dossier renseignent que ces exploitants ont usé de leur influence pour saper toutes les décisions prises par les autorités locales. Ils achètent un pied à 50.000 Fc. De ce lot des exploitants illégaux, figurent notamment un certain Monsieur Jacques, Monsieur Aksanti, Monsieur Big et Monsieur Kaponda.

« La société civile s’était réunie en assemblée locale, car elle avait constaté que les exploitants avaient envoyé des enveloppes pour corrompre les autorités à tous les niveaux (local, sectoriel et provincial) », renseigne notre source.

Selon la société civile, les qui font l’objet d’exploitation sont également l’habitat de la biodiversité. On y trouve également des populations de singes. Cette exploitation représente une menace permanente contre la biodiversité et nécessite l’attention particulière des autorités nationales.

« Il y’a des forêts dans lesquelles on retrouve des singes rouges et des éléphants. Voilà pourquoi les acteurs sociaux se sont levés pour combattre cette exploitation illicite qui se fait en bafouant toutes les lois du pays qui réglementent ce secteur », a précisé un notable de Wamaza.

En attendant, la situation reste tendue sur le terrain. Les acteurs de la société sollicitent l’implication de la ministre de l’Environnement et des autorités compétentes pour mettre fin à cette hémorragie sur les espèces de faune et de flore dans cette partie du pays.

Alfredo Prince NTUMBA

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