« Avec l’approche informative et pédagogique, Environews RDC a pu inspirer beaucoup des journalistes à intégrer la question de l’environnement dans leurs rédactions. Ce qui n’était pas le cas en 2013 lorsqu’ Environews RDC s’était lancé. Hélas ! Plusieurs médias tardent encore à emboiter les pas. Pourtant, l’urgence s’impose. Comme d’autres pays au monde, la RDC subit déjà les conséquences du réchauffement climatique telles que les inondations, les glissements de terrains, les érosions, les températures élevées… ». C’est en ces termes que la rédactrice en chef, Sarah Mangaza a lancé son speech, lors de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, organisée à Kinshasa, le mercredi 09 mai, par l’UNESCO.
Environews RDC est un média axé sur les questions environnementales et du développement durable. Des questions que plusieurs journalistes qualifient de complexes. Par conséquent, ils n’y touchent pas. C’est à ce titre qu’il avait été demandé à Environews RDC de partager l’expérience de son travail assidu dans le secteur de l’environnement, mercredi le 8 mai 2024 à Kinshasa. C’était au cours d’une conférence organisée par le bureau de l’UNESCO en RDC à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Inscrite sous le thème : « le Journalisme face à la crise environnementale actuelle dans le monde : cas de la République démocratique du Congo », cette journée avait pour objectif d’interpeller les journalistes et les mettre face à leur responsabilité en tant que Médias pour qu’ils comprennent le rôle qu’ils ont à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique.
« Les médias devraient parler davantage de la dégradation de la terre. Ils devraient établir un lien entre la crise planétaire et la santé publique. Il y a aussi, par exemple, les activités extractives qui ont un impact considérable sur l’environnement. Pour ça, il faudra renforcer la synergie des médias à la recherche de solutions. Ainsi, je compte sur les échanges de cette rencontre en vue de renforcer le rôle des médias dans cette lutte. » A martelé le Représentant pays de l’Unesco, Isaias Barreto da Rosa.
A côté de la Politique, le Sport ou l’économie, le Journalisme environnemental occupe une place considérable
Les échanges de cette Conférence ont essentiellement tourné autour des questions environnementales, en vue de permettre à chaque Médias présent de se remettre en question par rapport à son travail. Hormis le partage d’expérience de Environews RDC, 3 interventions étaient au rendez-vous en vue d’enrichir les questions liées à la crise environnementale en RDC pour que les participants dans l’ensemble réfléchissent sur ce qui peut être considéré comme solution à cette menace de notre mère planète.
Jean Louis Koyagialo, Expert en gouvernance environnementale avait évoqué la question de l’impact environnemental de l’exploitation minière en RDC. Il s’était appesanti sur le danger de consommer les produits issus d’un site pollué, en expliquant les impacts de l’exploitation minière sur la santé humaine, avant de faire une recommandation aux journalistes pour le traitement de ces questions. « Que les journalistes soient efficaces sur le terrain. Une pollution ne se déclare pas par des faits imaginaires. Elle se confirme au Laboratoire. Il faut donc l’identifier par une hypothèse. » A recommandé l’Expert.
Une Conférence interpellatrice ! Pour sa part, Anicet Basilua, Professeur à l’Université Nationale des Sciences de l’Information et de la Communication (UNISIC), ancien IFASIC, avait lui aussi attiré l’attention des Professionnels des Médias sur le fait que d’aucuns pensent que la question du réchauffement climatique concerne les autres, mieux, les blancs. D’où, l’inaction de plusieurs. « Puisque les choses changent, il faut une action. L’inaction pourrait être catastrophique. Nous devons renforcer l’aspect : travailler sur les questions environnementales car les populations n’ont pas souvent accès aux informations cruciales. » A-t-il insisté.
Cette journée riche n’a pas laissé indifférente l’Union Nationale de la Presse au Congo (UNPC). « Nous tenons à remercier l’Unesco pour l’organisation de cette table ronde en marge de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse. C’est une occasion pour nous de nous mettre à la première ligne de front à travers nos reportages ; non seulement pour dénoncer le nombre de personnes et biens détruites par les inondations, mais aussi et surtout pour jouer le rôle de prévention et d’action, en sensibilisant activement la communauté congolaise dans son ensemble sur les mesures de lutte contre le changement climatique et celles d’adaptation, en sensibilisant les populations tant urbaines et rurales. » A insisté le Vice-Président, Modeste Shabani.
Il est certes nécessaire de traiter des questions environnementales dans nos Médias respectifs, en vue d’informer, former et éduquer les populations sur la protection de l’environnement, afin que chacun comprenne le rôle qu’il a à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique, mais la bonne information passe par une formation adéquate des Journalistes. D’où, la nécessité d’insérer la filière environnementale à l’école du Journalisme, en vue de produire des Journalistes environnementaux de qualité, vue la complexité de la question. Une recommandation fervente de Sarah Mangaza à l’UNISIC.
Rappelons que la journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée le 3 mai de chaque année. Cette année, le thème choisi pour cette journée fait partie du quotidien de Environews RDC : « la Presse au service de la planète ; le Journalisme face à la crise environnementale ». Raison de plus pour que ce Médias engagé s’implique davantage pour contribuer à sauver la Planète.
Sarah MANGAZA