La République démocratique du Congo veut s’assurer de son développement économique. Le pays s’est engagé à diversifier son économie afin de tirer profit de ses immenses potentialités. Dans cette course vers la prospérité, le pays se trouve confronté à un secteur énergétique qui l’empêche de réaliser ses ambitions. Avec un taux d’accès à l’énergie qui varie entre 6 et 9 pourcents, la RDC reste le pays le moins électrifié de l’Afrique subsaharienne et pourtant dotée des potentiels capables d’alimenter tout le continent. Au premier jour de la 7ème édition de la conférence DRC ENERGY, organisée à Kolwezi du 09 au 11, les experts venus de par le monde réfléchissent pour proposer des pistes de solution à ce paradoxe.
Au sujet des défis à surmonter, l’ancien directeur général de la SNEL, Vika di Panzu en a égrainé quelques-uns. « Il n’y a pas assez de volonté politique pour développer ce secteur. A cela s’ajoutent les pesanteurs administratives qui cachent diverses antivaleurs qui gangrènent le climat des affaires en RDC. Il y’a aussi la difficulté d’accès aux garanties de remboursement des financements pour le développeurs congolais », a-t-il insisté. « Il faut noter aussi du côté du régulateur, l’absence de suivi et évaluation périodique des réalisations »
La RDC connaît un déficit énergétique qui handicape sérieusement le développement de l’industrie, particulièrement dans le Katanga, poumon économique du pays. Cette situation est consécutive au manque d’investissements conséquents dans ce secteur, depuis plusieurs décennies.
En effet, depuis 1986, date de construction de la centrale hydroélectrique de Mobayi Mbongo, le pays n’a développé qu’environ 400 Mw, grâce notamment à la construction de Zongo 2, Busanga, et quelques petites centrales disséminées à travers le pays. Une puissance nettement insignifiante pour résorber le déficit énergétique dans le pays. Rien que dans le Katanga, ce déficit est estimé à près de 2 000 Mw. Kinshasa, Kongo Centrale, et le grand Bandundu plus de 1 000 Mw, pour ne citer que ces entités.
« Il n’est pas possible que dans un pays qui souffre de déficit énergétique, avoir des centrales hors service depuis 10, 20 ou 30 ans. Alors que les initiatives de réhabilitation en partenariat public privé restent bloquées dans un environnement d’affaires parfois démotivant », a renchéri Vika di Panzu.
Pour arriver à résorber ce déficit, l’offre énergétique doit tenir compte de deux actions simultanées. Elle doit être supérieure à la croissance démographique, estimée à 3,6% par an. Et, l’offre énergétique doit bénéficier des investissements ciblés susceptibles de passer de 10% de taux d’accès à l’électricité actuellement, à 50% en 2030. Ceci implique un développement annuel d’au moins 400 MW d’énergie électrique.
En attendant, le pays doit achever les différentes réformes engagées dans ce secteur, renforcer la volonté politique et lutter contre toutes les pesanteurs qui minent le développement du secteur énergétique, pour espérer relever le défi d’accès à l’énergie et développer son économie.
Depuis Kolwezi, Alfredo Prince NTUMBA