Le port de Kalundu, situé dans la ville d’Uvira, province du Sud-Kivu est menacé par la crue du lac Tanganyika. Cette situation inquiète au plus haut point l’autorité Maritime d’Uvira qui continue à lancer des cris d’alarme au gouvernement central en vue d’y trouver une solution durable.
Le port de Kalundu est le deuxième de la République démocratique du Congo, après celui de Matadi, grâce à son importance et sa position géostratégique. Il a plusieurs services, dont le commissariat maritime qui génère à lui seul près de 10 millions de Francs congolais par mois, injectés dans le trésor public. Cela, à part les autres frais générés dans le cadre du partenariat public-privé instauré par le gouverneur de province. Ce port ravitaille donc la province. Il est en quelque sorte le poumon du Sud-Kivu.
« Nous avons commencé à alerter depuis l’année 2020 mais l’ampleur de la montée des eaux n’était pas encore grave. Aujourd’hui, c’est différent et vraiment inquiétant. Au niveau du port, la montée est déjà au-delà de 7 m par rapport à l’échelle d’étiage. Nous avons placé les flotteurs sur les moles pour délimiter les quais d’accostage et l’eau profonde. Mais, c’est juste momentané. Le gouvernement devrait trouver des grandes solutions car l’eau continue à monter », s’inquiète le Commissaire maritime au port d’Uvira, Mungazi Amani.
Situé à 7,3 km du centre-ville d’Uvira et à 120 km de la ville de Bukavu, Chef-lieu de la province du Sud-Kivu, le port de Kalundu reçoit diverses marchandises venues de 3 pays à savoir : la Tanzanie, la Zambie et le Burundi. Envisager sa fermeture entraînerait une situation chaotique, dont une faim sans précédent dans la province du Sud-Kivu en particulier.
« Des solutions intermédiaires et durables sont possibles. Raison pour laquelle, la fermeture n’est pas encore à envisager. Nous continuons à travailler même si les dépôts sont déjà entourés par les eaux. Pourtant, ils ont été réhabilités et remis entre nos mains à la fin du mois de mars 2024. Les travaux étaient financés par le Royaume des Pays-Bas, à hauteur de 3,3 millions de dollars américains », a précisé le Commissaire maritime du port d’Uvira.
Vu l’importance du port de Kalundu dans la survie de la République, il est impérieux que le gouvernement central se penche sur cette question, en vue de trouver des solutions durables.
Sarah MANGAZA