Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) a ouvert un atelier de présentation des résultats du projet Due Diligence en matière des droits humains dans le bassin du Congo, ce mercredi 24 avril 2024 à Kinshasa. Cet atelier vise à présenter les résultats atteints depuis le lancement de ce projet ; les défis et les leçons tirées de ces 3 ans depuis la mise en œuvre dudit projet ; le partage des expériences de différents partenaires de sa mise en œuvre ; présenter les perspectives d’avenir et établir une feuille de route pour capitaliser ses acquis.
Le bassin du Congo constitue l’un des plus importants massifs de forêt équatoriale. Cette grande région au centre de l’Afrique occupe le rang de deuxième forêt plus grande de la planète terre après l’Amazonie. A ce titre, elle fournit de la nourriture, de l’eau potable et des habitations à plus de 75 millions de personnes, essentiellement les peuples autochtones et les communautés locales. La question axée sur la conservation de la nature n’est pas possible sans l’appui de ces communautés locales et autochtones dont les modes de vie et bien être sont intimement liés à la forêt et à ses ressources naturelles.
« Due diligence vise à améliorer la protection et la promotion des peuples autochtones au sein des aires protégées. Cela inclut 4 piliers principaux : l’amélioration du cadre légal et de politique publique par rapport à la protection des peuples autochtones, la mise en place des mécanismes de plainte au sein des aires protégées, le renforcement de capacité des partenaires de mise en œuvre et l’échange d’expérience au niveau de la région d’expertise entre les partenaires de mise en œuvre pour une bonne coordination. » A déclaré le Coordonnateur du Projet Due diligence, Kamunga Cibangu Franck.
La vision du WWF étant fondée sur le concept de la conservation inclusive, établit ses programmes de conservation sur le long terme avec une forte participation locale ainsi que l’accompagnement des communautés locales. Pour mener à bien sa mission, cette organisation met un accent sur le respect des droits humains, surtout en ce qui concerne les populations marginalisées et les personnes vulnérables.
« Nous travaillons sur comment faire reconnaître les droits des peuples autochtones ; comment ils peuvent intégrer les dialogues sur les aires protégées, comment ils peuvent tirer leur bénéfice dans les aires protégées. La RDC est le premier pays à avoir une loi sur la promotion et la protection des peuples autochtones. Grâce à des plaidoyers conjointes entre les ONG mais surtout les peuples autochtones eux-mêmes. Ils se sont battus pour leurs droits même si d’autres ne connaissent pas encore. Il y a un travail de sensibilisation à faire quant à ce. Le pays a une feuille de route pour la promotion de leurs droits. Et, la coalition de ces 3 pays a reçu des financements pour faire rayonner ce projet. » A expliqué le Directeur de Conservation au WWF RDC, Ramahaleo Tiana.
Faire valoir les droits des peuples autochtones passe par la condamnation des personnes qui les bafouent. Dans le cadre de ce projet, plus de 200 plaintes des différentes parties prenantes, liées aux activités de gestion des aires protégées ont été enregistrées et des peuples autochtones ont été réhabilités dans leurs droits. A en croire le cadre de l’ONG Juriste pour l’Environnement au Congo (JUREC), sa collaboration dans ce projet a été fructueuse.
« Dans le cadre du projet bengo, nous avons mis en place un mécanisme de gestion de plaintes qui consiste à réceptionner et traiter différentes plaintes des communautés locales. L’idéal pour nous était d’accorder à ces communautés une plateforme qui leur donne la parole. Il était important de les faire participer dans le travail que nous faisons. » A éclairé Edo Lilakako, cadre de l’ONG JUREC.
Sarah MANGAZA