La République démocratique du Congo est résolument engagée sur le chantier de la standardisation des paiements pour services environnementaux (PSE). Le pays dispose d’un grand nombre d’expériences pilotes qui peuvent être capitalisées. C’est qui justifie la tenue à Kinshasa, le vendredi 12 avril 2024, d’une réunion de partage d’information sur ce mécanisme.
Au cours de cette réunion qui a mise ensemble des différentes parties prenantes, les différents résultats obtenus dans la mise en œuvre des initiatives PSE, notamment dans le programme Intégré REDD (PIREDD), ont été passés en revue. Sur base de ces initiatives pilotes, le pays entend standardiser les paiements afin de capitaliser ce mécanisme, car chaque initiative a utilisé des outils différents selon le besoin.
« Depuis l’année dernière, on travaille avec le FONAREDD et les différents projets, sur comment structurer les activités PSE, tout son processus partant des appels à candidatures jusqu’aux paiements finaux. C’est une étape absolument essentielle si on veut arriver à un programme tel qu’on le trouve dans d’autres pays, notamment en Amérique Latine », a précisé Bruno Huguel, conseiller technique senior à CAFI.
Le but de cette réunion a été entre autres de présenter les résultats de différents outils utilisés dans le PSE, leurs forces et forces et obtenir les considérations des uns et des autres sur les nomenclatures claires afin d’éviter de confusions dans la centralisation des informations et ainsi construire un programme national PSE, tel que le gouvernement, le FONAREDD et le CAFI souhaite le développer.
« On a discuté sur les éléments à prendre en compte, et à ajouter à la version finale. Sur le système de validation des résultats, nous avons envisagé la possibilité d’intégrer toute une dimension de la qualité de la plantation. Il y a aussi les critères d’éligibilité que ça soit en termes d’identification des personnes physiques ou morales etc. », a renchéri Bruno Huguel.
Pour le délégué de la société civile à cette réunion, il est plus important que le PSE soit institutionnalisé et standardisé. Guy Kajemba, coordonnateur du GTCR-R pense que le faire pourrait résoudre le problème lié au coût d’opportunité. « Nous avons voulu qu’on puisse uniformiser la nature du paiement pour qu’on n’y aille pas en ordre dispersé. Nous soutenons l’initiative et voulons que ça puisse bien marcher », a-t-il indiqué.
Il a par ailleurs plaidé pour que cette standardisation soit le plus réaliste possible et que des consultations des parties prenantes soient organisées à ce sujet afin que cette question soit portée à la connaissance de toute la communauté. Car, estime-t-il, si une initiative paye moins et l’autre paye plus, cela peut générer des conflits entre communautés ou entre les initiatives. « Si on a un standard imposé à tout le monde, et suivi au niveau institutionnel cela pourra aider ».
Selon les experts, la standardisation du PSE favorisera la simplification de ce système de paiement, et dérouler plus rapidement les interventions sur le terrain.
Notons par ailleurs que la mise en place d’un programme de paiement pour services environnementaux est repris dans la deuxième lettre d’intention signée entre la RDC et le CAFI. Elle s’inscrit dans le démarche plus large de CAFI, de développer le PSE plus ambitieux et standardisé à l’échelle sous régionale, au niveau de l’Afrique centrale.
Alfredo Prince NTUMBA