Dans une note d’information rendue publique ce mois de mars courant, l’Observatoire de la Gouvernance Forestière (OGF) a tiré la sonnette d’alarme sur la croissance de l’exploitation illégale, l’expansion agricole non durable et sur les pressions exercées sur les ressources naturelles dans la Réserve de Biosphère de Luki (RBL), ce, malgré les mises en garde de l’UNESCO à l’égard du gouvernement congolais depuis quelques années.
Cette note d’information s’appuie sur la montée de la “déforestation accélérée qui résulte du commerce du charbon, de la collecte de bois de feu, de l’agriculture itinérante sur brûlis, de l’exploitation forestière illégale, du commerce de la viande de brousse encourageant le braconnage à grande échelle”, fait savoir l’OGF. Télécharger la note ici
A l’aide des données collectées par Global Forest Watch, une application utilisée dans la collecte, le traitement et le partage de l’information forestière, l’OGF signale que la réserve subit “jusqu’à ce jour des pressions énormes” et reste en danger.
Pour s’en convaincre, “l’analyse des données de Global Forest Watch effectuée montre que la RBL a enregistré 42% de perte du couvert forestier de 2001 à 2022, plus de 2.434 hectares de perte du couvert forestier. Les pertes les plus élevées s’enregistrent en 2014 (549 ha), 2022 (291), 2017 (256 ha) et 2011 (173 ha)”, peut-on lire dans cette note d’information.
De même, la culture itinérante sur brûlis, la carbonisation, la coupe de bois de feu constituent des pressions de ressources naturelles de base alors même que l’article 76 de la loi sur la conservation interdit la coupe des essences dans une aire protégée.
Quelques années avant, le maire de la ville de Boma attirait déjà l’attention des autorités sur la déforestation de la réserve lors d’une audience accordée à la délégation de World Wildlife Fund (WWF-RDC) et la Coalition Nationale contre l’Exploitation Illégale du Bois (CNCEIB), le 11 février 2020.
En tant donné le rôle de la RBL dans la préservation de la biodiversité et dans la lutte contre le changement climatique, l’OGF a recommandé notamment quelques mesures à prendre tel que le renforcement de l’application des lois forestières, la promotion des pratiques agricoles durables, l’investissement dans la surveillance et la gestion de la RBL. Ces propositions formulées dans une visée participative impliquent de sensibiliser les populations, de mener des plaidoyers institutionnels, mais aussi de faire participer des communautés bénéficiaires.
En complément d’information, la RBL est l’un de domaine boisé de l’État crée en 1937, et demeure l’une des deux seules zones de forêt primaire restantes dans la province du Kongo Central. Elle est située à 120 km de l’Est de la côte atlantique, à 30 km du Nord de la ville portuaire de Boma et à 125 km de la ville de Matadi, au sud-est du Mayombe.
Nibez
