La problématique de la superposition des titres en République démocratique du Congo est souvent l’une des causes des conflits fonciers sur l’ensemble du pays. Ce conflit intervient souvent entre l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) et le CAMI (Cadre minier). Presque toutes les aires protégées de la RDC sont dotées des ressources minérales. Cela pousse le CAMI à y affecter des carrés miniers, et pourtant, selon les catégories, les aires protégées ne peuvent recevoir l’exploitation minière. Le cas de la Réserve de faune à Okapi (RFO), est un exemple éloquent. Pour éviter cette superposition des titres, les deux institutions ont convenu de faire un travail en amont. C’est ce qui justifie la réunion de ce jour, organisée à Kinshasa, ce vendredi 08 mars 2024.
« L’ICCN ne peut pas accepter les activités minières dans ses espaces. Ce qui fait que fait que nous devons collaborer étroitement avec CAMI pour que les permis qui sont octroyées, que ce soit le permis de recherche ou d’exploitation ne puissent pas coïncider avec les espaces qui sont gérés par l’ICCN », a indiqué Paulin Tshikaya, chef de département technique et scientifique de l’ICCN.
Cette réunion a permis de passer en revue les différents problèmes que les deux institutions rencontrent sur le terrain, afin de proposer des pistes de solutions plausibles. Ces échanges prennent en compte toutes les aires protégées de la RDC, mais avec un accent particulier sur la RFO. Cette aire protégée qui héberge l’Okapi, une espèce emblématique et endémique du pays, est à ce jour très menacée par l’exploitation minière.
« Nous avons trouvé ensemble avec nos collègues de CAMI, qu’il y’a une carte qui n’était pas correctement tracée, et qui nous a posé des difficultés. Nous devons travailler là-dessus pour voir, quels sont les carrés miniers qui sont autorisés et qui peuvent continuer à être exploités et quels sont ceux qui sont autorisés mais qui se trouvent dans la réserve et ne peuvent plus être exploités », a renchéri Monsieur Tshikaya.
Pour le directeur technique du CAMI, Blaise Kiza Kasenge, le cas de la RFO est un aspect qui a échappé à la vigilance de son institution. L’occasion faisant le larron, les deux institutions vont également travailler sur les autres aires protégées victimes de cette superposition.
« On a reçu les observations de l’ICCN faisant croire que l’espace de la RFO connaît de problèmes de limitations, avec envahissement des travaux d’exploitation minière. Nous travaillons ensemble pour harmoniser et trouver un terrain d’entente », a-t-il déclaré.
Notons que cette activité est la première à être organisée officiellement entre les deux organisations. Elles ont promis de continuer ce genre de rencontres afin de lever les équivoques et garantir un développement harmonieux de leurs secteurs respectifs.
Serge NGALAMULUME