L’Unité de gestion des tourbières (UGT) a procédé à la présentation aux parties prenantes, des orientations préliminaires sur l’élaboration de la stratégie nationale des tourbières. Elle a partagé les informations sur certaines initiatives phares, et les perspectives du projet de coopération technique (RDC-JICA), relative à la construction d’une tour à flux à Lokolama. C’était au cours d’un atelier organisé à Kinshasa, ce mercredi 21 février.
« Nous sommes réellement engagés à avoir une stratégie », a indiqué Benjamin Toirambe, secrétaire général à l’Environnement et développement durable, au lancement de cet atelier. « Bien que nous n’ayons pas encore la politique forestière, c’est la politique qui devrait nous guider. Néanmoins on anticipe à réfléchir sur une stratégie dans ce domaine qui est à la une ».
Au cours de cet atelier, les informations préliminaires identifiées ont été mises à la disposition des parties prenantes. A en croire le coordonnateur de l’UGT, ces informations devront servir de piliers dans l’élaboration de ladite stratégie.
« Il s’agit notamment du pilier gouvernance. Cette gouvernance devra se faire sur base de la vision nationale définie sur cet écosystème. Vision qui consiste à protéger les tourbières pour les peuples et la nature. L’aspect nature c’est toute la contribution de l’écosystème à l’atténuation du climat mondial. Et l’aspect peuple, c’est le fait qu’il y’a un pays qui dispose de cet écosystème, qui est en droit de pouvoir vivre ou de profiter des retombées qui viendraient de la valorisation et de la conservation de cet écosystème », a indiqué Jean-Jacques Bambuta, coordonnateur de l’UGT.
Les tourbières restent tout de même une donne moins connue en RDC, malgré son importance mondiale. Afin de créer des passerelles autour de la gestion de cette ressource, l’UGT a mené un travail d’identification des synergies devant exister notamment entre les tourbières, la REDD, l’aménagement du territoire, les hydrocarbures, le foncier etc.
« Il existe des connections sur lesquelles nous devons travailler davantage. Nous sommes en train de monter un mode gestion qui sera propre à cet écosystème. Cela devra se faire en regardant ce qui est fait du côté du processus REDD, de la politique de l’agriculture ainsi de suite. Pour chaque secteur de connexion, nous avons des activités pré identifiées », a-t-il renchéri.
La question du statut juridique des tourbières a également fait l’objet des échanges. Les réflexions ont porté sur un statut particulier de cette ressource. Les premières idées vont dans le sens de doter aux tourbières le statut de « zone de haute valeur de protection ou haute valeur de conservation ». Des mécanismes de partage des bénéfices devront être mis en place pour permettre aux communautés disposant des tourbières dans leurs forêts d’en tirer réellement profit.
« Les tourbières se trouvant dans les concessions des forêts des communautés ne leurs appartiennent pas », a révélé Monsieur Bambunta. « Le document qu’ils ont signé avec le gouvernement ne leur donne pas la propriété sur les tourbières. Ce sont des aspects sur lesquels on devrait encore réfléchir ensemble avec les communautés pour voir qu’est-ce que l’Etat peut leur concéder s’agissant des tourbières ».
Notons par ailleurs que cet atelier a été un cadre pour l’UGT de recueillir les commentaires sur son Plan de travail pour l’année 2024. L’atelier rentre dans le cadre des activités préliminaires à la rédaction de la stratégie nationale des tourbières. Bien avant cette activité, l’UGT avait mené deux études dont les résultats offrent des perspectives pour doter la RDC d’une stratégie de gestion de ses tourbières.
Alfredo Prince NTUMBA