Des experts des institutions partenaires du WWF seront outillés dans les techniques d’enquêtes et investigations en matière de violation des droits humains. Venues de la RDC, du Cameroun, de la Centrafrique et de la République du Congo, ces experts vont durant quatre jours, partager les bonnes pratiques et les défis rencontrés sur terrain durant les 3 ans de mise en œuvre du projet Bengo dans les sites pilotes. Cette formation organisée en collaboration avec CODHOD (Comité de Droit de l’Homme et Développement), a été lancée ce mardi 30 janvier 2024, à Kinshasa.
« Cette activité est de très haute importance, d’autant plus que l’approche basée sur les droits humains doit être appliquée partout. Aujourd’hui, ce n’est plus la conservation pour la conservation, mais c’est la conservation pour le développement, une conservation respectueuse des droits humains. Voilà pourquoi, il est important que tous les intervenant au niveau sous-régional autour des réserves, soient formés sur les droits humains », a déclaré le coordonnateur du Comité de Droit de l’Homme et Développement,
Le but de cette formation est aussi de permettre à ces experts d’apporter des réponses à toutes les questions de violation des droits humains rapportées au sein du mécanismes des plaintes installé dans leurs parcs respectifs. Car, ils ont la responsabilité de mener des enquêtes approfondies et des investigations pour vérifier les faits allégués, établir les responsabilités et proposer des pistes de solutions ou préparer des dossiers à référer devant les cours et tribunaux.
Pour le coordonnateur de ce projet, les questions des droits humains dans les aires protégées sont devenues capitales dans le bassin du Congo. Cet atelier fait partie des initiatives qui tendent à améliorer la qualité du travail du mécanisme des plaintes qui constitue un instrument principal dans la gestion des questions des droits humains dans les aires protégées.
« Ce que nous voulons à travers cet atelier c’est former un pool d’experts capables de faire des investigations et des enquêtes les plus professionnelles possibles, avec un standard international acceptable afin d’améliorer la qualité du travail dans les aires protégées dans le bassin du Congo », a indiqué Franck Kamunga, coordonnateur régional du projet Bengo.
Il a été relevé, au début de l’année 2019, des graves allégations en matière d’abus des droits humains aux alentours des aires protégées qui sont concernés par le projet de WWF, entre autres le parc national de Lobéké au Cameroun, le parc national de Salonga en RDC et les aires protégées de Dzanga-Sangha en RCA.
A en croire Monsieur Kamunga, depuis la mise en œuvre du projet dans ces parcs, la cohabitation pacifique entre les communautés et les personnels de ces aires protégées s’est améliorée. « Nous avons des témoignages des communautés locales et des peuples autochtones. C’est notamment l’amélioration des conditions de vie collective entre les écogardes et les communautés locales. Le respect et la discipline des écogardes par rapport aux questions des droits humains… », s’est-il félicité.
En République démocratique du Congo par exemple, un travail de fond a été réalisé grâce aux partenaires de mise en œuvre du projet. Sur le terrain, JUREC (Juriste pour l’environnement Congo) travaille avec les communautés de plus d’une centaine de villages dans et autour du parc national de la Salonga. Ces communautés sont sensibilisées, informées et formées sur leurs droits et devoirs de citoyen au sein d’un parc.
Rappelons que durant cette séance de formation, les experts de ces quatre pays seront renforcés en capacités notamment sur les mécanismes de protection des droits humains et application du cadre normatif International, régional, sous régional et national ; les Techniques d’enquêtes et d’investigation en général sur les violations des droits humains ; le Rapportage et suivi des violations des droits humains etc.
Alfredo Prince NTUMBA