La Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et actions publiques (CORAP) a réitéré son engagement à prendre en considération la donne accès à l’énergie pour toutes les populations de la République démocratique du Congo. Lors d’un side event organisé à Dubaï, ce vendredi 08 décembre, cette plateforme a voulu relancer le débat sur la Transition énergétique oui, mais pour qui et comment ?
« Nous avons abordé la question de la transition énergétique pour interpeller la RDC sur le besoin de mettre en place une stratégie multisectorielle intégrant les différents éléments qui constituent la transition énergétique, plus spécifiquement l’hydrogène », a indiqué Emmanuel Musuyu, secrétaire exécutif de la CORAP.
Bien que favorable au développement de l’hydrogène vert en RDC, la CORAP reste tout de même sur sa réserve quant à la manière dont les choses doivent se faire. « Il y’a un projet en RDC pour produire de l’énergie à partir du barrage d’Inga, et prendre toute cette énergie pour produire de l’hydrogène qui sera vendue en Allemagne et dans d’autres pays de l’Union européenne. Mais, on se pose la question, sommes-nous préparés à cette thématique liée à l’hydrogène ? », a déclaré Monsieur Musuyu.
La CORAP reste sur sa position qui considère que le projet Grand Inga ne répondra pas aux besoins énergétiques des communautés d’autant plus qu’il n’est pas décentralisé. « Avec son potentiel, le Grand Inga aura beaucoup d’impacts sur le plan économique, mais avec des risques sur le plan environnemental, et sur le déplacement massif des communautés. Parler du grand Inga dans le contexte de l’hydrogène, cela n’est même pas approprié car toute l’énergie qui sera produite sera prise pour produire de l’hydrogène, et cela est contraire parce que ça ne résout pas le problème énergétique du pays », a-t-il insisté.
La CORAP invite le gouvernement congolais à prendre en considération tous les éléments nécessaires susceptibles d’aider à étoffer la stratégie globale du pays sur la transition énergétique, et ainsi se positionner comme un pays-solution, d’abord pour sa population et en suite pour le reste de la planète.
« Nous abordons ce sujet pour interpeller davantage pour dire quelles sont les solutions qu‘il faudra développer pour que la problématique de la transition énergétique soit bénéfique pour les congolais. Transition énergétique, on est d’accord. Mais, cette transition est faite pour qui et comment », a-t-il plaidé.
En effet, la RDC a devant lui le choix qui va définir son avenir si réellement elle veut donner du contenu au concept Pays-solution. Plus de 80% de la population congolaise s’alimente en bois-énergie, une source d’énergie considérée comme le second moteur de la déforestation. Pour la CORAP, il est plus que crucial que le pays s’investisse dans des solutions énergétiques durables et décentralisées afin d’apporter des solutions efficaces à la problématique de la déforestation à laquelle il fait face.
Depuis Dubaï, Alfredo Prince NTUMBA