Les membres du Groupe thématique du travail n°7 (GTT7) ont partagé leur note argumentaire sur la contribution de la foresterie communautaire à la lutte contre les changements climatiques. Cette note partagée à la COP28, apporte la lumière sur les difficultés que connaît le processus de la foresterie communautaire en République démocratique du Congo. Elle apporte également des propositions de pistes de solution pour assurer le succès de ce processus qui promeut la solution climatique basée sur les communautés locales et peuples autochtones pygmées.
« La foresterie communautaire est un processus qui a beaucoup de défis. Notamment par rapport à la question d’aménagement. Sur plus de 170 concessions des forêts des communautés, on a que 20% qui détiennent les plans simples de gestion. Ce défi, généralement, est autour des financements », a indiqué Willy Elua, expert à l’ONG APEM.
Ces défis sont souvent consécutifs à l’arrêt des financements des accompagnateurs des communautés. Et pourtant, sans aménagement, il est difficile de gérer et d’exploiter une CFCL. Les acteurs de la société civile invitent les bailleurs de fonds et autres partenaires techniques et financiers à ne jamais arrêter leur soutien à ce processus en RDC, au risque de voir échouer tout le travail abattu jusqu’à ce jour.
« Nous pensons que cette COP est une opportunité pour porter la voix des communautés attributaires des concessions forestières des communautés locales. Le groupe de travail 7 qui travaille sur les questions du climat et de la biodiversité a partagé cette note argumentaire qui renseigne la contribution des concessions forestières à la crise climatique », a –t-il précisé.
La foresterie communautaire en RDC se fonde sur cinq caractéristiques majeures, notamment la coutume comme soubassement de toute demande, ce qui en fait un modèle flexible, susceptible de s’adapter aux besoins des peuples autochtones pygmées et autres communautés forestières. A cela s’ajoute également, le caractère perpétuel, le caractère multi vocationnel, le développement de la foresterie communautaire dans une logique de décentralisation de l’Etat et de déconcentration de l’administration forestière, et une Stratégie Nationale qui comprend une phase expérimentale d’apprentissage et d’adaptation, ainsi qu’une plateforme multi-acteurs.
« Les acquis de la foresterie communautaire constituent des prérequis à tout effort en rapport avec l’atténuation des émissions et l’adaptation aux effets des changements climatiques et à la bonne gouvernance forestière plus généralement », peut-on lire dans cette note.
Elle renseigne par ailleurs que ces acquis se résument en renforcement des capacités locales et nationales des chefs coutumiers, autorités, membres des communautés locales et peuples autochtones, société civile, l’existence d’organes de gouvernance locale dans les communautés engagées dans la foresterie communautaire, la cohésion sociale, et le plan simple de gestion qui est une programmation participative de gestion des espaces et des ressources de la CFCL en fonction des potentialités de la forêt et qui peut contribuer à la planification à plus grande échelle.
Depuis Dubaï Alfredo prince NTUMBA