Forêt : APEM attire de nouveau l’attention du gouvernement sur les bavures de COKIBAFODE dans la Mongala et l’Equateur

L’ONG APEM a une fois de plus attiré l’attention du gouvernement congolais sur les illégalités enregistrées dans l’exploitation forestière de l’entreprise chinoise COKIBAFODE. Cette entreprise aurait exporté du bois illégale d’environ 5 millions de dollars américains, cela malgré que ses permis de coupe aient été suspendus par la ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba. C’était lors d’un atelier d’échange d’informations organisé à Kinshasa, ce mercredi 25 octobre.

Cet atelier a été également une occasion pour cette organisation de mettre à la disposition des acteurs, le rapport de Global Witness qui met en cause l’exploitation forestière de cette entreprise chinoise en RDC.

« Dans ce rapport, il y’a des faits qui viennent d’être présentés parmi lesquels, il y’a les actes illégaux qui ont été commis dans l’exploitation, l’exportation et la commercialisation du bois par cette société chinoise qui a été d’ailleurs suspendu par l’Etat congolais et qui se retrouve en train de continuer à exploiter », a informé Blaise Mudodosi, coordonnateur de l’APEM.  

Selon les témoignages de terrain, l’entreprise chinoise COKIBAFODE a détruit un cours d’eau dans la Mongala. Elle a utilisé un arrêté de l’Equateur pour exploiter la Mongala. En 2023, elle a utilisé un arrêté signé par Eve Bazaiba en tant que Vice premier ministre, et pourtant elle ne l’était plus.

« Cette histoire date de longtemps, et nous voulons emprunter d’autres approches. C’est pour cela que nous avons approché le niveau national. Les autres entreprises fournissent des efforts pour améliorer, mais quand on approche COKIBAFODE pour qu’elle respecte la loi du pays, elle nous traite de tout », a dénoncé Roger Nzumbu, coordonnateur de AJBS.

Lors de ces échanges, des avancées ont été enregistrées. Comparée à ses débuts, l’exploitation forestière de cette entreprise chinoise progresse à pas pesant vers une bonne direction. Mais, cela demande encore beaucoup de pression de tout bord pour la contraindre à se conformer à la législation en vigueur.

« En 2018, l’exploitation forestière de cette entreprise a été caractérisée par l’anarchie, le trafic d’influence, pas de clause sociale et des détournements des moyens alloués aux communautés. Les années 2019-2020, étaient caractérisées par la saga judiciaire avec plus d’une dizaine de procès intentés contre cette société. Aujourd’hui, de plus en plus, l’entreprise commence à négocier les clauses sociales, elle a construit deux très bonnes écoles à l’Equateur », a renseigné Joseph Bolomba, de l’ONG GASHE.

Pour le secteur privé, il y’a certes des problèmes avec les entreprises chinoises. Et il faut les aider à se conformer à la législation en la matière. « COKIBAFODE est en processus de devenir membre de la FIB. Elle a introduit son dossier. Nous voulons qu’elle soit membre, et nous croyons qu’elle va le devenir. A suivre les exposés, on se rend compte qu’il y a un problème, et un travail à faire en terme d’accompagnement des entreprises chinoises. Parce que si on ne le fait pas, ça va éclabousser tout le monde », a déclaré Gabriel Mola Motia, président de la FIB (Fédération des industriels du bois).

Les acteurs ont convenu de renforcer le plaidoyer afin d’aider le gouvernement congolais à prendre à bras le corps les vrais défis de sa gouvernance forestière, qui jusqu’à ce jour pose de sérieux problèmes.

« Je trouve que l’exploitation ne se fait pas d’une façon normale. Il est important que tous les rapports que la société civile produit en direction des partenaires et du gouvernement soient également adressés à l’Assemblée nationale. Le bureau va le remettre à la commission environnement et ressources naturelles qui accompagnera le gouvernement à contrôler le gouvernement », a proposé Célestin Engelemba Bokuwe, député national.

Alfredo Prince NTUMBA

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