L’African Wildlife Foundation (AWF) et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) poursuivent leurs séries de formations sur l’assistance judiciaire et les poursuites en matière d’espèces sauvages. Du 29 août au 1er septembre 2023, 7 OPJ seront formés à Kinshasa. C’est pour appuyer l’ICCN en vue de mettre sur pied une unité dotée de la compétence pour constater, poursuivre et instruire les infractions sur la faune et la flore sauvage en République démocratique du Congo que l’AWF s’implique davantage.
Le trafic international des espèces sauvages et des produits dérivés est un crime majeur mais curieusement, la quatrième plus grande activité criminelle transnationale la plus lucrative, selon un rapport de l’ONU. Cette activité limplique des groupes de criminels organisés qui se livrent également à d’autres crimes graves. A en croire ce rapport, ces criminels opèrent généralement au-delà des frontières et sont actifs sur un certain nombre de marchés illicites dans le monde.
Pour le représentant pays de l’AWF en RDC, Antoine Tabou, le travail qu’abat ces OPJ depuis la mise en œuvre de ces formations est très louable dans la mesure où il ne passe pas un seul jour sans que l’aéroport international de N’djili ou le port de Matadi interceptent des colis contenant des trophées des espèces protégées.
“J’apprécie cette conscience professionnelle qui fait que nous soyons aujourd’hui cités parmi les pays qui font des efforts pour mettre fin à la criminalité faunique. Nous collaborons avec les services aux points d’entrées et de sorties pour être sûrs que les spécimens retrouvés sont dans la bonne voie. Comme le pays a été doté des OPJ, nous allons cheminer petit à petit vers 0 criminalité faunique. J’espère qu’à l’issue de ces séries de formations, plus jamais on ne parlera de la criminalité faunique.” A martelé Antoine Tabou.
En RDC, le braconnage a contribué au déclin de la population d’éléphants d’environ 100.000 individus au début des années 1980, à un nombre estimé à 6000. En 2017, ce chiffre est passé à 10000 individus, selon le Plan d’Action National pour l’ivoire (PANI) de la RDC. Raison pour laquelle, la représentante du bureau des affaires internationales de stupéfiants et d’application de la loi, Daniella Gayapersad- Chan, a estimé que le chemin reste long mais avec le courage on peut franchir un pas, qu’il soit petit ou grand.
” Avec l’implication de toutes les parties prenantes, mettre fin à la criminalité sauvage sera une réalité. Nous nous réjouissons de travailler avec l’ICCN et tous les partenaires du gouvernement congolais. Cette formation va renforcer les compétences en matière d’enquêtes et sanctions selon la législation. Nous voulons rassurer nos partenaires en RDC et au niveau international que les sanctions sont individuelles et spécifiques.” A-t-elle indiqué.
L’ICCN est le gardien de la flore, de la faune et des aires protégées de la RDC ainsi que l’autorité de gestion désignée de la convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES) en RDC, conformément à l’arrêté n°021/CAB/MIN/EDD/AAN/WF/05/2017 du 31 août 2017.
” AWF a mis en place ce projet d’appui à l’ICCN intitulé lutte contre le trafic international des espèces de faune sauvage à cause du trafic intense des espèces protégées en Afrique. J’invite les participants à une attention soutenue pendant cette formation en vue d’atteindre les objectifs assignés.” A signifié le représentant du Directeur Général de l’ICCN empêché, Godefroid Mwamba, directeur des Ressources Humaines à l’ICCN.
Notons que c’est en vertu des dispositions des articles 36 et 70 de la loi n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature, de la compétence pour constater, rechercher et poursuivre toutes les infractions relatives à faune sauvage et à la violation des dispositions de cette loi.
Raison pour laquelle, AWF a saisi et obtenu de l’ICCN la désignation de 8 agents qui ont suivi une formation des officiers de police judiciaire du 10 au 26 juillet 2023 au sein de l’Institut National de Formation Judiciaire (INAFORJ) pour composer une unité des OPJ. Une autre formation de ces mêmes agents est prévue dans les prochains jours.
Sarah MANGAZA