Cinq morts et des dégâts matériels importants, c’est le bilan d’une explosion d’un camion-citerne à Lemba Righini, à Kinshasa. « Les facteurs qui ont contribué à l’explosion du camion-citerne à Righini, dans la commune de Lemba sont notamment liés à l’erreur humaine suite à la non prise en compte des pratiques recommandées pour tout conducteur d’un camion-citerne ». C’est ce qu’à révélé Pepito Sakasaka, ingénieur des sciences techniques de pétrole, gaz et de l’environnement. Quelques scientifiques congolais contactés ce matin par la rédaction d’Environews-RDC ont aussi attribué cet incident à la mauvaise conception des routes avec fortes pentes, les virages serrés, et à l’encombrement de la zone de circulation.
« Ces genres d’accidents sont fréquents en RDC malgré les mesures préventives édictées par le ministre des hydrocarbures. Il faudrait une sévérité à l’endroit des transporteurs de carburant. Les normes existent. Les transporteurs sont censés les respecter pour éviter ce genre de drame. Comment doit-on transporter le carburant en toute sécurité, le camion doit être identifié et porter les pictogrammes nécessaires », a rapporté Pepito SAKASAKA.
Cet accident qui s’est produit aux premières heures de ce mardi 08 août n’a pas laissé indifférents les kinois. Une grande foule s’est mobilisée sur le lieu où un camion-citerne transportant du carburant a percuté violemment un poteau électrique, provoquant une explosion dévastatrice. Selon les témoins sur le lieu plus de 10 boutiques de vente des articles divers ont été brûlés.
« Nous avons vécu la situation à 2h. A première vue, nous avons pensé que c’est la station-service de Ngaba qui avait pris feu. En sortant, nous avons remarqué que nos voisins étaient en train de courir abandonnant leurs maisons et nous avons fait de même. Tout le monde courait dans sa direction. C’était une panique totale », a raconté Nadège, témoin de l’événement.
Depuis 7h, une unité des sapeurs-pompiers s’attèle à éteindre les flammes produites par cet accident .
« Nous avons commencé par protéger les maisons et boutiques qui n’ont pas pris feu. Nous nous sommes assurés de la protection des habitants. Nous avons limité la propagation du feu pour épargner des maisons d’habitations et les boutiques se trouvant de l’autre côté de la chaussée maintenant, nous travaillons d’arrache-pied pour éteindre le feu. Nous ne sommes pas encore au point de vous donner le bilan », a rapporté le collectif des pompiers congolais.
Le drame n’a laissé que des pleurs et de la désolation auprès des marchands et propriétaires des biens réduits en cendres, des investissements partis en fumée. ces anciens propriétaires des boutiques des ventes des articles divers auront besoin de beaucoup du temps pour se relever dans le commerce.
« Nous avons tout perdu. C’est très touchant de se réveiller le matin et d’apprendre que vous avez tout perdu. Heureusement que je n’avais pas l’intention de passer la nuit dans la boutique hier. Sinon ce matin je serais dans la morgue. Je rends grâce à Dieu. Maintenant nos regards sont tournés vers les autorités du pays s’ils peuvent nous venir en aide d’une manière ou d’une autre pour sauver nos petits commerces. Nous n’espérons qu’en l’Etat congolais et les personnes des bonnes volontés », a émis Jean Opangashe, ancien propriétaire d’une boutique des ventes d’ articles divers.
Pourtant, pour minimiser les risques d’accident avec le camion-citerne, les conducteurs des sociétés pétrolières opérant sur le sol congolais ont été contraints au respect des pratiques sécuritaires. Ces notions avaient été recommandées pour permettre le transport en toute sécurité de ces liquides inflammables.
« Il a été demandé au conducteur de conduire le camion-citerne à une vitesse sécuritaire et raisonnable, tout en sachant que les charges partielles de la citerne peuvent se déplacer, créant d’importantes instabilités pendant les changements de direction ou au freinage. Il est demandé au conducteur de veiller à ce que toutes les roues restent sur la chaussée dans la mesure du possible, puisque la conduite sur les accotements peut déstabiliser le camion-citerne. Dans la mesure du possible, les entreprises demandent à au moins un pompier d’accompagner leurs conducteurs pour agir à titre de signaleur en cas de marche arrière et aider à faire fonctionner le matériel », a renseigné Barrick Kwabi, expert congolais en pétrole et gaz.
Signalons que le ministre des Hydrocarbures en République démocratique du Congo, Didier Budimbu, avait publié les 10 premières mesures urgentes pour assainir le secteur d’aval pétrolier dans l’ouest du pays depuis le 12 mai 2023. Le secrétariat général des Hydrocarbures, le coordonnateur de la Brigade Hydro Task Force/Kin ont été chargés chacun en ce qui le concerne, d’assurer le suivi rigoureux des mesures urgentes précitées pour que leur exécution ne souffre d’aucune exception.
Albert MUANDA