Le processus de foresterie communautaire en République démocratique du Congo avance à grands pas. Ce processus qui est dans sa phase de gestion exige que les acteurs soient informés et formés. C’est dans ce cadre que le Centre d’Appui à la Gestion Durable des Forêts Tropicales (CAGDFT), a organisé ce lundi 03 juillet à Kinshasa, un atelier de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la foresterie communautaire sur le cadre légal et règlementaire, ainsi que sur les stratégies nationales relatives à la foresterie communautaire en RDC (SNFC-RDC).
« Aujourd’hui les participants repartent informés sur le fait que les communautés locales peuvent détenir un titre sur la portion des forêts qu’ils détiennent en vertu de la coutume. Nous avons fait comprendre à ces différents acteurs qu’ils ne doivent pas oublier par la suite qu’il y’a une procédure qui stipule que cette communauté doit solliciter auprès de l’autorité compétente qui est le gouverneur de province un titre qu’on appelle la concession forestière des communautés locales (CFCL) pour sécuriser cette concession », a rapporté Patrick Mutombo, chef de projet au sein de CAGDFT.
Les participants ont été éclairés sur les textes de loi, du Décret n°14/018 du 02 août 2014 fixant les modalités d’attribution des concessions forestières aux communautés locales et l’Arrêté ministériel n°025/CAB/MIN/ECN-DD/CJ/00/RBM/2016 du 09 février 2016, portant dispositions spécifiques relatives à la gestion et à l’exploitation de la concession forestière des communautés locales. Ils ont également été renseignés sur la signature de l’AM 073 portant publication des outils de mise en œuvre de la Foresterie communautaire en RDC.
Une autre étape d’apprentissage a consisté à initier les prochains accompagnateurs des communautés non seulement sur comment acquérir des concessions forestières, mais également sur comment faire le suivi de ce processus de sa phase embryonnaire à la phase terminale. Les interventions ont jeté des bases solides auprès des apprenants afin de les dotés de quelques techniques et méthodes jugées efficaces et efficientes pour la gestion de la CFCL.
« Ces échanges et discussions engagés entre acteurs étatiques et non étatiques ont renchéri les connaissances des uns et des autres Nous voulons travailler à tout prix dans le sens de valoriser les ressources issues de CFCL. Parce qu’il faut noter que les concessions forestières des communautés locales ont été attribuées ou sont attribuées pour améliorer les conditions des vies de ces communautés au quotidien », a relevé Célestin Mbwamulungu, l’un des participants.
Le cadre légal de gestion durable des forêts en RDC est un ensemble des règles ou normes législatives qui régissent la gestion durable des ressources forestières. Selon le secrétaire général à l’Environnement, ces règles sont prévues par la constitution dans son article 53. Il est également régi par le code forestier. Le Secrétaire général à l’environnement a fustigé l’attitude de certains politiques qui trompent et rançonnent les communautés.
« Il faut viser les politiques qui souvent n’arrivent pas à comprendre quelle est l’importance de cette foresterie communautaire dans leurs entités provinciales respectives. Je ne pense pas que l’autorité peut demander de l’argent. C’est dit nulle part dans le texte de loi. C’est pourquoi il est également important de faire un renforcement des capacités auprès des autorités pour qu’elles comprennent et respectent les dispositions légales et réglementaires du pays sur cette question », a indiqué Benjamin Toirambe, secrétaire général à l’Environnement et conservation de la nature.
La stratégie nationale relative à la foresterie communautaire en RDC a été élaborée pour une période de 15 ans avec une phase expérimentale de 5 ans. Le travail déjà amorcé par les différentes structures sur terrain quant à cette stratégie a ouvert la voie à l’enrichissement de ce processus soutenu majoritairement par la coopération allemande ( GIZ).
«Nous saluons l’engagement des différents acteurs dans ce processus de foresterie communautaire en RDC conformément à la stratégie élaborée à cet effet », s’est félicité Gabrielle Munduku, chef de la composante forêt à la GIZ.
Signalons que cet atelier a connu la participation des agents et cadres des administrations sectorielles centrales et Provinciales, des acteurs des organisations, des autorités traditionnelles, de la société civile dont les activités ont une incidence sur le secteur forestier en général mais en particulier, sur la foresterie communautaire, les membres des ministères foncier, agricole, aménagement du territoire et autres. En perspective, CAGDFT a prévu de tenir un atelier de réflexion sur la valorisation et la rentabilisation des CFCL sur tout le territoire national.
Albert MUANDA