Conservation : 16 rhinocéros blancs du sud font leur entrée dans le Parc national de la Garamba

Le Parc national de la Garamba, en République démocratique du Congo a reçu des rhinocéros blancs du sud en remplacement des rhinocéros blancs du nord, disparus il y’a une dizaine d’années. Au total 16 rhinocéros provenant de la réserve privée Beyond Phinda du Kwazulu-natal (Réserve de Mun Ya Wana), à Durban sont arrivés au complexe de la Garamba depuis le 7 juin 2023. Ces espèces exotiques permettront de restaurer l’équilibre écologique des écosystèmes de ce parc, situé dans le Haut-Uélé, au nord-est du pays.

Pour le Directeur Général de African Parks, Peter Fearnhead, les efforts déployés pour sauver le rhinocéros blanc du nord ont été insuffisants et ne devraient plus jamais se reproduire. « Maintenant que la Garamba est un lieu sûr et bénéficie d’une protection adéquate, cette réintroduction est le début d’un processus par lequel le rhinocéros blanc du sud, l’alternative génétique la plus proche, pourra remplir le rôle du rhinocéros blanc du nord dans ce paysage ». A-t-il déclaré.

Cette acquisition des rhinocéros blancs fait partie d’une initiative de conservation plus large au sein du complexe de la Garamba pour restaurer la richesse complète du groupe de méga-herbivores dans le parc après que le dernier rhinocéros blanc du Nord ait été braconné en 2006 et qu’il soit fonctionnellement éteint en tant que sous-espèce.

« L’introduction du rhinocéros blanc du Sud dans cette zone renforcera la contribution du parc National à l’économie de la faune et de la flore de la RDC, en veillant à ce que la conservation des paysages naturels exceptionnels du pays génère des bénéfices à long terme pour les communautés locales en particulier et tous les congolais en général », a expliqué Pascal Adrio, directeur chef du site Adjoint du Parc de la Garamba et Commandant en détachement du CorPPN. « Nous intensifions les techniques d’amélioration des conditions de vie de ces populations, afin d’épargner les espèces protégées. Ainsi, il y a autant d’activités mises en place quant à ce. La pisciculture, l’agriculture et la construction des infrastructures de base telles que les écoles, les centres de santé, les sources d’eau aménagées et les centrales solaires.

A en croire les autorités du parc, cette réintroduction pourra aider au développement du tourisme dans cette partie de la république, et ainsi contribuer à l’amélioration des conditions de vie des communautés vivant dans et autour de ce parc.

L’insécurité, facteur de l’extinction

Les communautés locales ne sont pas les seules à favoriser l’extinction des espèces protégées dans les parcs. L’insécurité qui sévit un peu partout dans le pays fait également partie des causes de l’élimination des animaux sauvages.  « Nous courons une grande menace des éleveurs Mbororo. Ils disent ne pas avoir d’eau chez eux, raison pour laquelle ils s’approvisionnent ici mais ils avancent petit à petit et cela nous met en insécurité car ils sont armés. C’est possible qu’ils ravitaillent aussi les groupes armés. Outre cet aspect, l’exploitation minière est faite dans le domaine de chasse. Cela limite l’espace des animaux », a informé Kisuki Mathe Benoît, Commandant Adjoint du corps PPN à la Garamba.

A en croire John Barrett, directeur général et chef de site de la Garamba, face à ces défis, l’ICCN s’est assuré de préparer un environnement sûr et sécurisé avant l’arrivée de ces rhinocéros. « Au cours des dernières années, des mécanismes de sécurisation ont été mis en place. L’un des indicateurs du succès est que les incidents ont fortement diminué depuis plusieurs années. Des bons résultats sont en train d’être acquis en matière de lutte contre le braconnage », a-t-il martelé.

Notons qu’à leur arrivée dans le parc de la Garamba, ces rhinocéros sont accueillis dans le boma, une petite clôture électrique dans laquelle on évalue l’adaptation de ces animaux avant de les laisser aller dans la nature.

Sarah MANGAZA

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