Conservation : La réaffirmation de frontière entre la RDC et l’Ouganda a aidé à éviter l’envahissement de la Réserve naturelle de Sarambwe

Un conflit entre les deux pays, la République démocratique du Congo et l’Ouganda a été évité de justesse suite à la réaffirmation de leur frontière commune. La ligne de bord située entre le Parc national de la Bwindi (Ouganda) et la Réserve naturelle de Sarambwe (RDC) a été à la base d’un désaccord persistant entre les deux pays. Grâce à l’appui de la Collaboration transfrontalière du Grand Virunga (GVTC), ce conflit a été réglé à l’amiable, et à la satisfaction de toutes les parties.

Les communautés locales ougandaises traversaient les frontières pour exploiter du bois, faire la chasse et pratiquer l’agriculture dans la réserve de Sarambwe. Car, il n’ y avait aucune démarcation. Elles considéraient qu’elles étaient dans la partie ougandaise. Même chose pour les congolais qui traversaient aussi régulièrement l’Ouganda pour les mêmes causes. Cela a été longtemps à la base d’un désaccord.

« En principe, les communautés de l’Ouganda et celles de la RDC ne connaissaient pas exactement où se trouvait la frontière », a informé Ismaël Bakebwa, écogarde du parc national de la Bwindi.

Dans son mandat la sécurité des ressources naturelles dans les aires protégées partagées dans les paysages du Grand Virunga, la GVTC a mis en œuvre un mécanisme conjoint de réaffirmation de limites entre la RDC et l’Ouganda. Au total 39 bornes ont été plantées le long de la frontière Ougando-congolaise. Environ 18 Km de limite frontalière ont été sécurisés du sommet de Nkabwa jusqu’à la rivière Ivi.

« Nous avons amené les deux pays à s’asseoir et discuter pour résoudre ce problème. Il a fallu aller à Londres pour ramener les coordonnées géographiques de l’époque coloniale. Nous les avons utilisés pour faire cette réaffirmation », a précisé Juvénal Mushikimana, chargé de Programme à la GVTC.

A l’en croire, depuis la réaffirmation de ces limites frontalières, les communautés ougandaises qui avaient élu domicile dans la réserve de Sarambwe ont été obligées de déménager et rentrer en Ouganda.

« Comme vous pouvez le remarquer, la flore reprend petit à petit. L’envahissement de la population a été totalement éradiqué. Je me félicite de ce travail rendu possible grâce à l’implication des autorités de l’UWA (Ugandan Wildlife Authority) et de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) », a-t-il conclu.

Depuis l’Ouganda, Alfredo Prince NTUMBA

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