Energie : Le DG de la SNEL est simplement victime de son incompétence à voler les deniers publics !

La sortie médiatique de Jules Alingete, Inspecteur général des finances vient jeter de l’huile sur le feu. Depuis ce matin, la toile y va dans tous les sens pour qualifier de « médiocre », la décision de suspension de Fabrice Lusinde, directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL). Dans une interview devenue virale, l’IGF se dit surpris de la décision politique prise contre ce mandataire, qui selon lui, est l’un des meilleurs ayants remporté avec brio le test d’embauche. Un test organisé par le COPIREF (Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’Etat), à l’initiative de la Banque Mondiale.

« L’Inspection générale des Finances encadre les opérations à la SNEl. Le rapport que nous avons ne retrace aucun fait de détournement pour les six derniers mois. Les faits d’opacité dans la gestion, nous ne les avons pas également retracés. Nous sommes d’ailleurs très étonnés, à moins qu’on parle d’autres choses. Ce sont des rares mandataires qu’on a recrutés sur base d’un concours, à la demande des institutions internationales », s’indigne Jules Aligete.

Dans un pays gangrené par la corruption et le détournement des fonds publics, l’on peut à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui à la SNEL, conclure que les bonnes personnes sont seules qui sont corruptibles et corrompues. Car, virer des personnes à probité morale irréprochable est un acte surprenant.

Plusieurs internautes ont commenté ce fait qui ne cesse de se révéler comme un simple règlement de comptes à un mandataire public qui a refusé de tremper dans la corruption, devenue un mode de gestion de la chose publique. Quelques agents de la SNEL contactés à ce sujet, se disent déçus de la décision de suspendre une personne qui a une vision claire de relance de leur entreprise. Et, qui avait déjà commencé à poser des actes pour la matérialisation de cette vision.

Selon le conseiller juridique du DG de la SNEL, Ahmed Useni, le péché de Fabrice Lusinde est d’avoir refusé de tremper dans les magouilles pour un projet d’électrification de la cité de Kenge.

« On ne laisse pas le temps à ce jeune administrateur de gérer l’entreprise. Parce qu’il vient toucher aux intérêts des individus. Le dossier Kenge est là, bien avant l’arrivée de Fabrice Lusinde. Il y avait une société qui a mené des études pour l’électrification de Kenge et toute la province du Kwango. Elle a évalué cela à 27 millions USD. Une autre société belge a fait la même étude et a conclu qu’il faut 12 millions USD. L’accord de ce projet avait été déjà signé par l’ancienne administration de la SNEL pour 25 millions. Quand Fabrice devient DG, on lui propose un contrat de nantissement évalué à 34 millions pour le même projet, et on lui demande de signer ce contrat. Son refus, c’est là le début de problème  », a révélé Ahmed Asani.

A son arrivée à la tête de cet établissement public, Fabrice Lusinde avait initié deux audits afin d‘implanter sa nouvelle politique. « C’est par là que les problèmes commencent. Lorsqu’il initie l’audit de la trésorerie, il découvre que la SNEL était pratiquement en état de cessation de paiement de ses obligations. Depuis fin janvier, la SNEL devrait payer 15 millions de US à Exim Banque, 10 millions US à la Zambie, etc. Des dettes contactées bien avant. Quasiment tous les comptes bancaires de la société font l’objet de saisie », a informé Monsieur Useni.

A l’en croire, le DG Lusinde n’a jamais signé un quelconque contrat depuis son arrivée à la tête de cet établissement il y’a 4 mois. Il a par ailleurs hérité des dettes allant à près de 2 milliards de dollars américains. La plupart de ces contrats ont été conclus en violation flagrante des procédures et des règles de passation du marché.

Parmi ces contrats, il y ‘en a un de 27 millions de dollars américains, relatif au placement des compteurs électriques. « Quand on a ouvert ce contrat, on a découvert qu’un compteur, au lieu de 70 ou 80 $, est évalué à 2 000 dollars américains », a informé le conseiller juridique.

Il a par ailleurs révélé que la SNEL fait l’objet d’une enquête parlementaire qui n’a pas encore touché à sa fin. Et que, pendant ce temps, le DG de la SNEL était interpellé à la sous-commission ressources hydrauliques de l’Assemblée nationale. « On a même pas compris comment ces deux procédures parlementaires sont en cours, on l’interpelle encore à l’Assemblée nationale au moment où la sous-commission ressources hydrauliques n’a pas encore fait son rapport à la plénière », a-t-il renseigné.

Au regard de toutes ces révélations, la twittosphère a fini par conclure que le DG de la SNEL est simplement victime de son incompétence à voler, ou à participer au détournement des deniers publics. C’est pour cela que sa tête a été mise à prix par ceux qui voient se perdre leurs interêts privés. Le président de la République Félix Tshisekedi doit intervenir dans cette situation, sinon, ce serait jeter en pâture la nation congolaise, au profit des antivaleurs.

Affaire à suivre

Alfredo Prince NTUMBA

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