La rencontre entre les membres de Pulitzer Center et les jeunes professionnels du bassin du Congo a consisté en une série d’échanges et de discussions autour de la valeur ajoutée et de l’importance à préserver la forêt du Bassin du Congo. Sous le thème: “Exploitation forestière et pauvreté : la jeunesse, un facteur clé pour le changement ”, cette matinée de réflexion a été organisée en collaboration avec de l’Ong Green space network, le Ministère de l’Environnement et Développement durable, ainsi que de la société civile environnementale, ce mercredi 05 avril à Kinshasa.
« Les jeunes d’aujourd’hui sont les acteurs clés du changement. Nous voulons voir cette jeunesse agir et prendre des engagements surtout sur des questions forestières puisque ce sont des questions d’actualité. Nous avons compris que les jeunes ne sont pas suffisamment informés, voilà pourquoi ils ne sont pas en possession des opportunités qui s’offrent à eux dans ce secteur. Il y’a ceux-là aussi qui sont déjà impliqués mais ils n’ont pas un soutien convenablement pour leurs projets ou activités », a déclaré Roliane Kayiba, coordonnateur de green Space Network
La thématique du jour est un extrait tiré de l’enquête journalistique intitulé : “ Le bois de la pauvreté”, produit et publié par Environews RDC. Cette enquête met en lumière des violations des droits de l’Homme et les illégalités commises par les entreprises chinoises dans les provinces de l’Equateur et de la Tshuapa, au nord-ouest de la République démocratique du Congo.
« Nous avons découvert dans notre enquête que ces entreprises ne disposent pas de plans d’aménagement de leurs concessions forestières telle que la loi l’oblige. Ces entreprises exploitent même dans les cimetières considérés comme des lieux sacrés. Elles ont coupé des arbres hôtes à chenilles et par conséquent impacté négativement sur la vie des communautés. Cette exploitation non respectueuse de l’environnement a privé les communautés de ramassage des chenilles et la chasse des gibiers, des activités qui contribuaient à leur petite économie. Aujourd’hui, ces communautés sont dans une précarité indescriptible. Voilà pourquoi les jeunes ont une responsabilité afin d’obtenir le changement de tout ça », a renseigné le journaliste d’investigation, Alfred Ntumba.
Les différentes interventions ont constitué une base de réflexion sur cette thématique qui reste très préoccupante au regard de la disparition des superficies forestières. Selon Me Essylot Lubala, entre 2010 et 2020, la RDC a déjà perdu près de 13 millions d’hectares de ses forêts. Si rien n’est fait, la forêts équatoriale du pays pourrait disparaître à l’instar de celle de Mayombe, dans la province du Kongo central.
Au cours de cette conférence – débat, les jeunes ont été invités à s’impliquer davantage dans la lutte contre la déforestation, et les anti valeur dans ce secteur. « Je crois en la jeunesse puisqu’elle a la force de susciter un changement dans un Etat », a indiqué Maribée Mujinga, chef de Service à la Cellules de contrôle et vérification du Ministère de l’Environnement et Développement durable. « La jeunesse a beaucoup plus accès à la ressource numérique mise à sa portée. Nous voulons qu’elle puisse se servir de ces outils pour accompagner les gouvernements dans cette tâche de suivi et contrôle. Nous voulons également que cette jeunesse partage des informations avec les communautés résident dans ces milieux où viennent des grumes pour qu’elles soient également vigilantes et éveillées ».
Ce message a été bien capté par la jeunesse professionnelle. La question est assez pertinente qu’elle nécessite la tenue régulières de ce genre de sensibilisation, dans toutes les provinces concernées par l’exploitation forestière.
« Les jeunes subissent les conséquences. Nous allons militer pour rétablir bien que d’une façon partielle les valeurs environnementales pour permettre aux générations futures de trouver quelque chose d’important », a déclaré Serge Ngimbi, secrétaire exécutif du Mouvement des jeunes en action pour le changement en RDC.
Signalons que cette conférence-débat s’inscrit dans le cadre du projet “ Echanges avec les jeunes professionnels du bassin du Congo”, de PULITZER Center. Ce projet consiste en une série de rencontres, d’échanges et de discussions avec les jeunes professionnels autour de la valeur ajoutée que la forêt du bassin du Congo peut représenter dans leur propre bien-être.
Albert MUANDA