Hydrocarbures : Blocs gaziers du lac Kivu, une association des jeunes de l’Est de la RDC demande la publication de l’étude d’impact environnemental

La Synergie de lutte contre la pollution des eaux du réseau Africa coal Network (ACN) a dans une correspondance demandée au ministère national des hydrocarbures de la République démocratique du Congo, de publier le rapport de l’étude d’impact environnemental et social du projet d’exploration et d’exploitation des 3 blocs gaziers dans le Lac Kivu. Ce plaidoyer rendu public ce mardi 29 Mars à Kinshasa a été élaboré par l’ONG Appui aux initiatives de conservation de l’environnement et de développement durable, Barbara Asbl et Soprode Asbl.

« L’étude d’impact a pour objet d’informer le public en général et la population locale en particulier sur le projet ou l’activité, de recueillir les informations sur la nature et l’étendue des droits que pourraient détenir des tiers sur la zone affectée par le projet ou l’activité, de collecter les appréciations, suggestions et contre-propositions, afin de permettre à l’autorité compétente de disposer de tous les éléments nécessaires à sa décision. Un décret délibéré en Conseil des ministres fixe les modalités de déroulement et de sanction de l’enquête publique. Voilà pourquoi nous demandons la publication de ce rapport », a déclaré Faustin Nyembone, membre de la synergie de lutte contre la pollution des eaux du réseau Africa coal Network.

Le 29 janvier 2023, le ministre congolais des hydrocarbures avait procédé au lancement officiel des travaux du dégazage du Lac Kivu à Goma dans la province du Nord-Kivu. A l’issue des appels lancés le 13 janvier 2023, Les blocs Makelele, Idjwi et Lwandjofu avaient été mises à la disposition des entreprises d’exploration et Production du gaz.

« Nous vous remercions pour avoir suivi les procédures légales avant de procéder à l’exploration et exploitation. Néanmoins, son excellence, nous vous demandons, de publier l’étude d’ impact environnemental et social des sociétés les sociétés Symbion Power Red, Winds Exploration and Production et Alfajiri Energy Corporation sélectionnées, conformément à la Loi n 15/012 du 1er août 2015 portant régime général des hydrocarbures  à son article 25. Le Gouvernement doit assurer comme l’indique l’Article 11 portant régime général des hydrocarbures. Il lui revient la charge d’assurer la promotion de la transparence, de la bonne gouvernance et veille à la protection de l’environnement dans les activités d’hydrocarbures tant en amont qu’en aval », a renseigné Robert Kitumaini, membre de la synergie de  lutte contre la pollution des eaux du réseau Africa coal Network.

A en croire ces acteurs de la société civile environnementale, tout projet ou toute activité susceptible d’avoir un impact sur l’environnement est assujetti à une enquête publique préalable.

«  Nous demandons une enquête publique par rapport à ce projet de dégazage du lac Kivu, conformément à la Loi n 11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement à son article 24. Nous savons que l’autorisation de prospection est accordée à toute personne morale de droit congolais ou de droit étranger ayant souscrit au cahier des charges dûment établi par le Ministre ayant les Hydrocarbures dans ses attributions et ayant présenté une étude d’impact environnemental, ainsi que l’enquête publique, préalable avant l’exploitation du gaz méthane dans le lac Kivu », a rapporté Paul Lughembe, membre de la synergie de  lutte contre la pollution des eaux du réseau Africa coal Network.

En dehors des dispositions légales, ces activistes ont mis un accent sur le danger que représente la pollution due à ces activités. Ils ont demandé au gouvernement congolais de faire le suivi régulier pour ne pas mettre en péril la vie de la population de la région et des écosystèmes.

« L’exploitation du gaz méthane en RD Congo ne doit pas copier le modèle qui se fait au Rwanda, parce qu’au Rwanda, la population de Gisenyi, riveraine du Lac Kivu, utilise les eaux des rivières comme eaux de boisson et pourtant dans la ville de Goma, les communautés riveraines du Lac Kivu, prennent les eaux du Lac Kivu comme eaux de boissons. Dans la ville de Goma, le traitement des eaux du Lac Kivu par la Régie de distribution d’eau(REGIDESO) et les organisations internationales, se fait exclusivement par les chlores. Ces derniers réagissent avec le méthane pour former les organochlorés réputés cancérigènes », ont-ils alerté.

Signalons que le lac Kivu recèle plus de 55 milliards de cubes de gaz méthane (CH4) et quatre fois plus que du dioxyde de carbone (C02). En cas d’éruption limnique dans le lac Kivu, cette composition chimique tuerait beaucoup des personnes dans la région. Le cas le plus récent est celui de la mort du coordonnateur provincial de la protection civile du Nord-Kivu, mardi 7 février 2023, meurt par asphyxie en voulant récupérer un corps sans vie coincé (mort aussi par asphyxie) dans une grotte au quartier Lac vert à Goma.

Albert MUANDA

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