En République démocratique du Congo, l’établissement d’Aires et de territoires conservés par les peuples autochtones et les communautés locales (APAC) a permis de renforcer les connaissances traditionnelles dans la gestion et la gouvernance des aires protégées. Ces APAC ont été ainsi ciblées parmi les initiatives innovantes mises en place grâce aux efforts des peuples autochtones et des communautés locales dans l’ensemble du pays. En dehors de contribuer à la gestion efficace des aires protégées. Ces expériences ont concouru à la reconstitution d’écosystèmes et au maintien d’espèces menacées, en particulier dans des zones d’importance critique pour la biodiversité. L’état de lieu de ces efforts a été présenté par l’Alliance nationale d’appui et de promotion des aires et territoires du patrimoine autochtones et communautaire en RD Congo (ANAPAC), ce jeudi 09 Mars à Kisangani.
« Nous sommes venus ici pour démontrer les efforts fournis depuis des siècles par les peuples autochtones et les communautés locales dans le processus de préservation de la biodiversité. Ces peuples sont une composante non négligeable. Aujourd’hui rien n’est plus à prouver quant à la prise de conscience de cette population. Les espaces de vie dénommés APAC identifiés et cartographiés en ce jour sont conservés par les communautés locales. Il ne serait pas une perte de temps d’associer certains membres dans des négociations et des discussions importantes à prendre sur la protection de la Biodiversité congolaise. Il serait important de prendre en compte leur contribution dans la lutte contre le changement climatique », a rapporté Leonard Bombolo Bosenge, conseiller au sein de l’ANAPAC.
Les aires et territoires conservés par les peuples autochtones pygmées et communautés locales s’avèrent une opportunité non négligeable pour atteindre l’objectif 30×30 du nouveau cadre mondial post 2020 sur la biodiversité.
« Posez-vous la question de savoir comment pouvez-vous parler de la sensibilisation sans évoquer avant l’éducation ? Comment quelqu’un va être sensibilisé sans être éduqué ? Aidons ces peuples à s’approprier leur histoire, leur avenir et de sauver la planète. Donnons-leur la possibilité de survivre autrement, de défendre leur habitat et de résoudre seul le problème auquel ils sont confrontés. Avez-vous vu tout ce que ces peuples ont fait Ils sont très responsables, comme certains d’entre nous ou voir plus », a plaidé Benjamin Toirambe, secrétaire général à l’Environnement et Développement durable.
L’ANAPAC-RDC mène plusieurs actions dans le cadre de la promotion de la reconnaissance, la gouvernance et la sécurisation des sites du Patrimoines Autochtone et Communautaire en RD Congo. La structure rappelle l’engagement et les responsabilités dans l’appui pour la conservation de la biodiversité sans laisser de côté les modes de vie durables des gardiens de ces espaces protégés.
« La plupart des projets que des gens mènent par-ci par-là sont des projets de sensibilisation. Le renforcement c’est en rapport avec la prise en charge des initiatives de développement parce qu’on ne conserve pas pour le besoin de conserver mais ils ont besoin aussi que leurs conditions de vie soient améliorées. Qui dit amélioration, dit apporter des projets bancables qui s’orientent vers le développement et vers les projets de sensibilisation. Nous pensons qu’il faut plus aller avec des actions concrètes et des actions sur le terrain », a rapporté Leonard Bombolo.
Aux ministères sectoriels de l’environnement dont le ministère des affaires foncières et de l’aménagement du territoire, ils ont été appelés à la collaboration étroite pour lever les équivoques autour des questions liées aux superpositions des titres dans ces espaces occupés par des ayants droits.
« Dans la sécurisation des espaces des vies des autochtones et des communautés locales vous êtes sans ignorer que les aires protégées ont été implantées. Les sociétés d’exploitation forestière. La politique que nous menons est de trouver comment sécuriser ces zones pour éviter ce genre d’abus de superposition de titres fonciers. Quand vous faites déplacer une communauté pour une telle raison sans pourtant respecter la loi parce que il y’a toute une procédure pour récupérer un espace. Il faudrait surtout assurer de remettre un autre espace à la communauté au même critère que le premier espace avec indemnisation sans le respect de ces mesures vous êtes en dehors de la loi », a-t-il martelé.
Signalons que La loi n° 22/ 030 du 15 Juillet 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées a été promulguée le 16 novembre 2022 par le Président de la République après son vote par le Sénat le 10 juin 2022. Elle avait été adoptée à l’Assemblée Nationale en avril 2021 après plus de 10 ans de plaidoyer. L’ANAPAC-RDC figure parmi les organisations qui se sont investies dans les différentes étapes pour l’obtention de cette loi, depuis les divers plaidoyers entrepris par son partenaire REPALEAC (Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la Gestion des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale).
Albert MUANDA, depuis Kisangani