Conservation : A One Forest Summit, Jean-Christophe Bokika a plaidé pour une meilleure reconnaissance des savoirs ancestraux dans la protection des bonobos

Jean Christophe Bokika Ngawolo, Président du Comité Exécutif de l’ONG Mbou-Mon-Tour, était parmi les rares personnalités à prendre la parole au One Forest Summit en présence de différents chefs d’Etat dont Emmanuel Macron, Denis Sassou Nguesso et Ali Bongo. Son organisation a été créée en 1997 par quelques cadres universitaires du village Nkala, dans le territoire de Bolobo (Maï-Ndombe). Ce territoire présente une des plus fortes densités de bonobos, espèce endémique du pays et en danger selon la Liste Rouge de l’UICN. 

Jean Christophe Bokika Ngawolo a expliqué comment face aux différentes menaces qui pèsent sur les forêts et sur les bonobos, les communautés de 9 villages ont décidé de se mobiliser à travers la création des premières forêts communautaires du bassin du Congo dans lesquelles sont développées des activités de recherche et écotouristiques. 

« Les communautés locales sont de grandes protectrices des forêts et de la biodiversité. Aujourd’hui en République démocratique du Congo, la législation congolaise donne la possibilité aux communautés locales de créer des forêts communautaires. Mais les dernières statistiques du ministère de l’environnement prouvent que plus de 70 % des requêtes concernent la conservation de la biodiversité. Or, les communautés auraient dû en profiter pour détruire, comme certains le pensent, mais elles ont pris l’option de créer des forêts communautaires pour protéger la biodiversité », a-t-il expliqué. 

Il a plaidé pour une plus grande implication des communautés locales dans les décisions majeures : « Nous pensons qu’une action de conservation qui s’est faite sans l’implication en amont et pendant l’exécution du projet des communautés locales est vouée à l’échec. Il faut associer la Communauté ».

« Le bonobo est considéré chez nous comme un humain, a expliqué Jean-Christophe Bokika, La légende dit qu’il habitait avec les hommes. C’est parce qu’il n’arrivait pas à « honorer sa dette » qu’il a préféré se réfugier dans la forêt. »

Il a profité de l’occasion, devant les dirigeants du monde, pour demander une meilleure reconnaissance des savoirs ancestraux dans la protection des bonobos.

« J’en profite, comme le Premier ministre de mon pays est là, qu’une telle coutume qui a su protéger les bonobos à seulement 300 km au nord de Kinshasa soit inscrite au rang de patrimoine national et que demain ou après-demain, que le gouvernement adresse une requête à l’Unesco pour que cette coutume soit inscrite au patrimoine mondial de l’humanité comme on l’a fait avec la rumba ».

Ce plaidoyer va dans le même sens que les propos tenus quelques heures plus tôt dans le même cadre par Audrey Azoulay, directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

« Les pratiques ancestrales des communautés locales, notamment des communautés autochtones qui, elles, vivent depuis des siècles en symbiose avec le vivant, en le respectant et en le protégeant. Et ces siècles ont permis la cristallisation d’un mélange d’expérience, de connaissances, de sensibilité développée sur le temps long et dont la transmission est fondamentale. C’est pourquoi il serait si important d’inscrire au patrimoine immatériel de l’humanité ce patrimoine commun, ces pratiques culturelles qui lient les communautés locales aux espèces emblématiques, aux espèces parapluies », avait-elle dit.

Avec DeskNature

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