Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a procédé le jeudi 23 février à l’inauguration du premier module du complexe industriel de traitement d’eau de Binza Ozone. Cette usine est dotée d’une capacité nominale de 110.000 mètres cubes par jour. Grâce à ce complexe, la ville de Kinshasa va absorber une part non négligeable du déficit en desserte en eau potable. Cette production de la REGIDESO SA vient donner un coup d’accélérateur à l’amélioration et de production d’eau dans les communes de Ngaliema, Kintambo, Selembao et Mont Ngafula.
« La cérémonie de ce jour a témoigné de l’intérêt particulier de la République à offrir de l’eau potable à la population. Nous avons l’honneur de vous annoncer que les travaux du deuxième module ont déjà commencé depuis le 20 septembre 2022 et les travaux du troisième module sont à l’étape d’attribution du marché auprès de la banque mondiale. Avec l’inauguration de ce module aujourd’hui les agglomérations de Mbudi, Lutendele, Macampagne, Météo, Binzadelvaux, D’jeloBinza, NgombaKikusa Kinsuka, Kimbuala, Cpa, Malueka, Cité verte, Badiadingi, Kitokimosi, Cité maman Mobutu, Kimbondo et Mitendi auront désormais accès à l’eau de manière régulière pour certaines depuis plus de 5 ans après. Par ailleurs, nous vous prions de faire montre d’un sens élevé de civisme pour ce bien communautaire », a déclaré le Directeur général de la Régie de distribution d’eau, David Tshilumba.
Réalisée grâce au financement de 73 millions de dollars américain de la Banque mondiale, la construction de ce complexe moderne de traitement d’eau s’inscrit dans le cadre du projet d’alimentation en eau potable en milieu urbain et du projet, « Kin Elenda » de cette institution financière internationale.
« L’accès à l’eau reste le problème le plus répandu par les Kinoises et Kinois. Nous sommes très contents avec l’inauguration de cette première phase que le projet contribuera à sécuriser la production d’eau pour couvrir les besoins de plus d’un million de personnes. Nous avons voulu également que le projet touche aussi à la modernisation de la Régideso S.A afin d’améliorer ses performances opérationnelles. Tout ceci pour rendre un service de qualité aux populations. Ce projet inclut une forte composante sociale qui vise à employer des jeunes dans les différents quartiers sur les travaux des manœuvres dans l’acheminement de cette ressource aux abonnés », a rapporté Mathias Lukuma, représentant de la Banque mondiale à cette cérémonie.
Réalisés pendant plus de trois ans, les travaux ont consisté notamment en la construction d’un ouvrage de captage sur pieux dans le fleuve Congo, la pose de trois conduites d’aspiration diamètre nominale DN 1200, la construction de bâtiment de pompage avec salle de commande, la construction de répartiteur primaire et secondaire, d’une filière de traitement d’eau, du bassin d’homogénéisation et de la pose de conduites de refoulement d’eau traitée.
« Cette usine est bien équipée. Elle est construite pour fournir de l’eau potable selon les normes de l’OMS. Ces travaux comprennent également la réhabilitation de l’habitat de l’école Binza Ozone, des travaux de lutte érosive dans la cité maman Mobutu, les travaux de la desserte en eau potable de la ville de Lubumbashi, et la réhabilitation de la salpe d’albe dans la ville de Kikwit et Ilebo. Il n’y a aucun danger puisque depuis la pose de la première pierre, la société n’a ménagé aucun effort pour réaliser cet ouvrage conformément aux standards internationaux », a déclaré le PDG de la société chinoise de construction WIETC/SZTC, Zhang Qiyun.
L’accès à l’eau potable est l’une des préoccupations majeures dans cette mégapole. Selon le gouvernement congolais, cette usine devra atteindre, dans sa phase finale, la même capacité de production que celle de N’Djili, soit 330 000 m3 d’eau par jour. Ce qui fera d’elle la plus grande usine de traitement d’eau potable en Afrique centrale.
« Au total un million cinq cent mille (1.500.000) personnes vont bénéficier directement et indirectement de cet ouvrage salutaire. La pression démographique nous oblige à prévoir deux autres usines d’eau potable à l’extrême Est de la capitale et à son extrême Ouest, ainsi deux nouvelles usines, une localisée à Maluku et l’autre à Mitendi. Ces installations permettraient d’avoir un taux d’accès à l’eau potable d’un niveau élevé. Entre-temps, les travaux de la construction de ce complexe se poursuivent avec la construction de la deuxième phase financée par le fond pour le développement international (ofid). Le démarrage de la troisième phase financée par la Banque mondiale est en attente dans le cadre du projet (Kin Elenda) pour la finalisation des négociations du contrat », a renseigné le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, Olivier Mwenze.
Rappelons que le besoin en eau potable dans la ville de Kinshasa est estimé à 1 000 000 000 m3 /J. La production nominale est évaluée à 585. 000 m3 /J en incluant la première phase de l’usine de Lemba Yimbu récemment inaugurée. Avant ce jour, il restait un déficit de 415.000 m 3 /J à combler. La première phase de cette usine de Binza Ozone a apporté 110.000 m3 /J d’eau potable. Cet ouvrage réduit momentanément le déficit d’approvisionnement en eau potable dans la capitale congolaise à 305.000 m3 /J.
Albert MUANDA