Le gouvernement de la République démocratique du Congo a récupéré le contrôle de son commerce des minerais. C’est l’affirmation du ministre des Finances de la RDC Nicolas Kazadi, au cours d’un briefing de presse organisé ce lundi 20 février, à Kinshasa. L’Or sorti de la République démocratique du Congo et circulant sur le marché international légal sous forme de produits de consommation exporté via Kigali ou via Kampala est désormais récolté et exporté au nom de la RDC.
« Le principal pays de destination de l’or sorti en contrebande en RDC était les Emirats arabes unis. Ils avaient marre de passer par cette voie, ils se sont rapprochés de nous. Nous traitons directement avec eux, nous coupons leurs pieds sur le sol du Rwanda. Raison pour laquelle les autorités rwandaises ont du mal à le digérer. Voilà le pourquoi de la guerre », a-t-il indiqué.
A l’en croire, les intérêts économiques du Rwanda en RDC sont la véritable motivation de cette guerre. Car, le pays de mille collines exportait des matières premières d’une valeur estimée à plus d’un milliard de dollars. Il s’agissait de l’or et du Coltan, dont plus de 90% proviennent de la République démocratique du Congo.
La RDC a récolté 9 milliards des recettes propres du pays l’année passée. Le gouvernement congolais se félicite d’avoir triplé ses investissements de l’ordre de mille milliards de franc congolais en 2021 à trois mille milliards pour l’année 2022. Des performances dont le porte-parole du gouvernement mentionne d’être venues grâce à la mobilisation des fonds internes du pays et des appuis extérieurs.
Nicolas Kazadi, a par ailleurs affirmé que la RDC est à présent capable de récolter en deux semaines une centaine de kilos d’or contrairement en 2021 et 2022. Le gouvernement promet d’apporter plus de revenus dans la caisse de l’Etat afin d’impacter considérablement l’économie du pays dans les jours à venir.
« Nous opérons un grand changement. Cette situation crée l’agitation au Rwanda. Le Rwanda veut contrôler l’espace pour continuer à piller les ressources du Congo. Nous louons le courage politique du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. Nous sommes en train de dépouiller le Rwanda de tous ses arguments à chaque fois que le pays prend part dans des sommets et conférences au niveau international. Nous mettons clairement ce qu’il est ce qu’il fait. Tous ceux qui ont accepté de couvrir ces méfaits aujourd’hui deviennent de plus en plus réticents parce qu’il s’agit de l’Or du sang et du Coltan du sang qu’ils se partagent », a-t-il rapporté.
Revenant sur le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), sur le contrat chinois, le porte-parole du gouvernement de la RDC n’a pas manqué de mots pour encourager le travail de cet établissement public.
« Dans la stratégie gouvernementale, nous nous sommes fixés l’objectif de regarder partout où nous pouvons gagner de ressources pour régler le problème financier dans le pays. Notre regard est fixé sur les intérêts de la population. On ne peut pas nous empêcher de vouloir voir plus clair dans les choses telles qu’elles se faisaient. Il ne faut pas considérer lorsque l’Inspection Générale des finances fait des évaluations qu’il brime des entreprises, des institutions etc. », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias.
Le ministre des finances est revenu sur le courrier adressé au chef de l’Etat concernant la révision des exonérations dont bénéficient les projets financés par les entreprises chinoises dans le cadre du contrat de 2008. L’exécution de ce contrat est soupçonnée à ces jours d’être entachée de corruption.
« Le conseil des ministres est revenu à plusieurs reprises sur ce contrat. Il y’a des choses à revoir maintenant qu’il y a des chiffres sur la table nous allons discuter avec eux. Il est clair que ce contrat chinois aujourd’hui n’est pas à notre avantage. Nous avons reçu environ moins d’un milliard de dollars d’investissement nous avons exonéré dans beaucoup de taxes et charges mais ils ont généré des revenus qui dépasse dix milliards de dollars américains. En dehors de ce contrat chinois, la même société SICOMINE ne veut pas payer les 200 millions et quelques qu’on lui réclame à titre de superprofit », a renseigné Nicolas Kazadi.
Signalons qu’en mai dernier le chef de l’Etat congolais avait annoncé son intention de renégocier les contrats miniers, notamment ceux conclus avec la Chine par son prédécesseur, Joseph Kabila. Cette réévaluation rentre dans le cadre d’un suivi afin de connaître l’évolution des projets inscrits dans ce contrat signé sous forme de troc cobalt et cuivre contre construction des infrastructures.
Albert MUANDA