La deuxième phase du projet de stabilisation de l’utilisation des terres dans l’aire protégée de Mangaï, dans la province du Kwilu a consisté à ressortir le lien entre l’approche OH (One Health) et paysagère afin d’améliorer le processus de conservation de la biodiversité de cette réserve classée sur l’annexe 6 de l’Union internationale de la Conservation de la nature (UICN) avant de veiller au maillage écologique de la zone. Selon les organisateurs, ces approches combinées sont également menées pour faciliter la mise en œuvre des mesures REDD+ dans le paysage des aires protégées de quatre pays Africains impliqués dans ce programme. Il s’agit de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Ghana, et de la RDC. Cet atelier organisé par l’ONG Océan a eu lieu ce vendredi 10 février à Kinshasa.
« Il était important d’envisager cette approche d’une seule santé. Cette approche présentée aux participants en ce jour est le résumé du travail que font les experts du ministère de la santé, de l’environnement et de l’UICN, choisis pour la finalisation de ce travail. Il faut savoir que cet aspect tiendra compte de la santé de l’homme en tant qu’être au centre de la conservation. Il tiendra également compte de l’environnement. Nous savons dans le temps qu’il y a eu par le passé de temps à temps une surveillance épidémiologique en cas d’épidémie. Là nous avons compris que c’est une démarche qui devrait se faire de manière permanente pour que les gens soient sensibilisés. Ceci prévient déjà contre les maladies que nous pouvons mettre hors de portée de la réserve», a déclaré René Ngongo, président de l’ONG Océan.
One Health ou « une seule santé » est une approche qui consiste notamment à s’intéresser aux interdépendances entre santé des humains, des animaux et des écosystèmes. Les initiateurs sont convaincus que grâce à cette nouvelle approche, le bien-être des populations locales de Mangaï deviendra un levier positif indirect pour la conservation de la biodiversité de cette aire protégée.
« Nous faisons plus de de dix ans maintenant la promotion de la stratégie d’une seule santé. Cette stratégie permet à la RDC et à toutes les parties prenantes qui participent aux problèmes de santé de faire un travail d’ensemble en multisectoriel ou en multiple discipline de tel sorte que les problèmes de santé qu’on résolvait dans le passé puisse avoir une réponse globale et satisfaisante pour le pays. Cette approche santé va aider le projet plus II à aller de l’avant. La nouvelle approche est incontournable, elle doit aider à ce que ce projet puisse être implémenté et tenir compte de tous les aspects pour promouvoir le bien-être des animaux surtout des communautés vivants des activités dans cette aire protégée», a rapporté Nadège Ngome kabamba, coordonnatrice de la plateforme « une seule santé » de la RDC”,
Le partage des articulations et les approches du projet plus II constitue une démarche entreprise par les organisateurs pour manifester le respect de l’appel à l’action lancé lors Congrès africain des aires protégées (APAC) sur le rôle des aires protégées face aux risques de la pandémie de la COVID-19, sur le rôle des aires protégées et sur les mesures d’atténuation grâce à l’approche «One Health» y afférentes.
« Il a fallu donc identifier les besoins de stopper ou de renverser la tendance de cette aire protégée qui faisait désormais preuve d’une forte dégradation. Avec les résurgences des maladies et pandémies comme la covid 19, les donateurs se sont sentis intéresser de savoir comment est-ce qu’on peut mettre le vocable Santé unique dans ce projet Plus II. Nous avons réfléchi sur comment appliquer cette approche combinée dans la gestion des terres et des paysages à Mangaï », a renseigné Dominique Ndamana, chargé des programmes à l’UICN pour l’Afrique Centrale.
D’une superficie de 1,176,875 hectares, la réserve de Mangaï est une Aire protégée de catégorie VI de l’UICN où plus d’un million de personne vivant dans les cités d’Idiofa, de Dibaya-Lubwe, de Mangaï, de Panu, d’Eolo dépendent directement des ressources dont regorge cette aire protégée pour leur survie. Les agriculteurs de subsistance et industriels, chasseurs, pêcheurs, exploitants du bois, exploitants de produits forestiers non ligneux et éleveurs, utilisateurs des ressources de cette aire protégée ont été sensibilisés sur la gestion responsable de cette réserve.
« Au départ la population nous répondait en disant que la conservation c’est pour les autres. C’est une histoire des blancs. Maintenant ils se sont rendu compte de l’impact de cette pratique quand nous leur avons parlé. Ils ont tout de suite fait part des plaintes de diminution des espèces aquatiques, la rareté des gibiers, les morts subites des certains animaux dans la réserve. Nous avons des représentants du site ici qui ont fait la présentation de ces enjeux et défis avant de relever des opportunités et du pourquoi est-ce que c’est important de doter ce site de la catégorie 6 des appuis pour sa conservation »,a émis René Ngongo, président de l’ONG Océan.
Les organisateurs ont donné rendez-vous aux différentes parties prenantes dans deux mois à une série d’ateliers beaucoup plus élargis sur le projet dans le rapprochement de deux approches. Ces ateliers se feront à plusieurs niveaux à Mangaï, à Idiofa, à Kikwit et à Kinshasa.
Albert MUANDA