La situation de la guerre à l’est de la République démocratique du Congo reste très préoccupante. La progression du mouvement terroriste M23 soutenu par le Rwanda, risque d’asphyxier la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Lors d’un briefing de presse hebdomadaire, ce lundi 6 février, le porte-parole du gouvernement a invité la communauté internationale à maintenir la pression sur ce mouvement terroriste qui sème la terreur dans cette partie du pays.
« La situation est déjà difficile à Goma parce que la stratégie de l’ennemi consiste à asphyxier cette ville. Leurs opérations sont également caractérisées par une grande violence, car les différentes factions rebelles se battent souvent entre elles pour le contrôle des mines et des voies de transport. Les inquiétudes observées cette journée ne pouvaient que faire le jeu de l’ennemi. Il faut éviter de croire qu’il y’a une guerre ethnique où on s’en prend aux tutsi car les infiltrer rwandais profitent des événements de ce genre », a alerté le porte-parole du gouvernement.
Au-delà des enjeux humanitaires, le ministre congolais de médias a rendu compte d’importants et cruciaux enjeux environnementaux liés aux flux migratoires, ainsi qu’à l’effondrement de la gouvernance environnementale en ce temps de guerre. Il a appelé la communauté internationale, l’Union africain, la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est et les autres à agir urgemment pour faire respecter le Droit International Humanitaire applicable en situation des conflits armés et surtout du Droit International de l’Environnement.
« L’impact environnemental de déplacement des réfugiés à l’est de la R.D. Congo reste à évaluer. Il ne faut pas oublier que la République démocratique du Congo fait partie de la force régionale de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. Nous ne pouvons pas nous laisser prendre par la propagande rwandaise qui malheureusement se trouve plusieurs relais. Dans cette guerre, nous avons besoin des alliés pour nous aider à préserver l’intégrité territoriale de notre pays, premier poumon mondial et solution sur les enjeux climatiques », a déclaré Patrick Muyaya.
Depuis mi-janvier, plusieurs milliers d’habitants du Masisi ont abandonné leurs terres. Les estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires révèlent que 521 000 personnes ont fui l’accélération des combats depuis mars 2022. Le président Félix Tshisekedi a discuté de la situation avec ses homologues Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Joao Lourenço, de la République d’Angola. Ce mardi, il a soulevé la question de ce regain de tension entre Kinshasa et Kigali à la conférence minière internationale Indiba, en Afrique du Sud.
Albert MUANDA