Des activistes environnementaux ont investi ce jeudi, 14 décembre, les devantures du palais de Congrès de Montréal, pour dénoncer la présence des milliardaires aux travaux de la COP15 sur la biodiversité. Les bannières ont été déployées pour avertir les délégués que des mégamilliardaires tels que Jeff Bezos (fondateur d’Amazon.com) et Bill Gates (fondateur de Microsoft) exercent une influence perverse sur les décisions mondiales en matière de biotechnologie et de conservation, notamment en restructurant le financement mondial de la biodiversité de manière irresponsable.
« Nous sommes alarmés de voir, de nouveau, les investissements massifs octroyés par un grand milliardaire de la technologie, connu pour son mépris impitoyable des droits de l’homme, de l’écologie, et de la biodiversité », a expliqué Jim Thomas d’ETC Group, un organisme international de surveillance qui suit le comportement des géants de la technologie. « Si Bezos se souciait d’un avenir en harmonie avec la nature, il commencerait par payer correctement ses impôts, payer correctement ses travailleur.euse.s et aussi réparer les énormes dommages à la nature déjà causés par l’extraction des ressources pour ses activités commerciales ».
Cette action intervient alors que le « Bezos Earth Fund » devrait annoncer des milliards de dollars additionnels de fonds destinés à garantir la politique controversée des 30×30, qualifiée de « plus grand accaparement de terres de l’histoire ».
« Ces injections massives de fonds philanthropiques de milliardaires dans la CDB de l’ONU perpétuent la financiarisation et la prise de contrôle de la nature par les entreprises, grâce à des approches telles que la finance mixte, le financement privé et l’établissement imminent de marchés de services écosystémiques », a déclaré Helena Paul d’EcoNexus et Global Forest Coalition.
Au cours des six dernières années, des groupes de la société civile actifs à la CDB ont dénoncé l’impact du financement par des milliardaires de la technologie tels que Bill Gates et Dustin Moscovitz (fondateur de Facebook) sur les technologies génétiques comme le forçage génétique et la géo-ingénierie.
« Les Africains refusent d’être les cobayes du forçage génétique ! La solution à la malaria se trouve dans la biodiversité, l’hygiène et l’assainissement », a déclaré Ali Tapsoba, président de Terre à Vie, une ONG basée au Burkina Faso et présent à la COP15.
Les activistes insistent sur le fait que les milliardaires et le lobby des entreprises ne devraient pas influencer la prise de décision alors qu’il est urgent de sauver la planète de la crise de la biodiversité.
Depuis Montréal, Alfredo Prince NTUMBA