Cop15 : La mise en place d’un fonds pour la biodiversité divise les pays du Nord et ceux du Sud

C’est le premier clash de ces négociations sur le nouveau cadre mondial de la biodiversité post-2020. Entre les pays du Nord et ceux du Sud, les violons ne s’accordent pas. La création d’un fonds dédié à soutenir la mise en œuvre de ce cadre est à la base de cette discorde. Fatigués d’être considérés comme des moutons de panurge, les pays du sud ont finalement décidé de claquer la porte, la nuit du 13 décembre et de sécher les plénières.

Selon certains négociateurs interrogés, l’Afrique et les autres pays Sud ont fait beaucoup de concessions, mais malheureusement les pays du Nord ne transigent pas sur la création de ce fonds. Par ailleurs, ces pays proposent la création d’une fenêtre dans le FEM (Fonds mondial pour l’environnement), pour financer le Cadre mondial post-2020.

Ça ne sera pas possible », rétorque Nicaise Kingunia Innet, point focal biodiversité au Ministère de l’Environnement et développement durable. « Si nous sommes arrivés à proposer un nouveau fonds c’est parce que nous avons constaté qu’avec le FEM, ça ne marche pas. Il y’a beaucoup de conditionnalités, et ce qui est disponible pour la biodiversité n’est jamais capitalisé, car le fonctionnement du FEM est très compliqué ».

La proposition de ce fonds est venue de l’Afrique. Elle a été soutenue par les autres pays du Sud, notamment, le Brésil, le Mexique, l’Indonésie, qui partagent les mêmes réalités sur la question de la gestion de leur biodiversité.

La décision de claquer la porte a été prise par le groupe qui traite de la question de mobilisation des ressources, et dont le lead était porté le Brésil. Par solidarité, tous les autres groupes ont emboîté le pas à leurs collègues en séchant les salles de négociations.

Pour Mégane Thibaudeau, vice-présidente du Conseil d’Administration de PARDEC (Partenariat pour le développement des communautés), une organisation canadienne, l’initiative prise par les pays du Sud est la bonne. Car, les pays du Nord ont une responsabilité historique dans tout ce qui se passe actuellement. Et de fait, ils ne peuvent pas s’en dédouaner.

« Je pense que c’est une bonne façon de mettre la pression sur les pays Nord, pour qu’ils prennent en mains leur responsabilité face au financement pour aider les pays du Sud dans l’atteinte des objectifs du Cadre mondial de la biodiversité », a-t-elle martelé.

Toutefois, les négociateurs africains restent sereins et espèrent faire des concessions mutuelles pour trouver le juste milieu. La prochaine séance de négociation est donc prévue ce soir à 20h heure de Montréal.

Depuis Montréal, Alfredo Prince NTUMBA

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