Wildlife Conservation Society (WCS), a organisé un atelier d’évaluation de la situation de la mise en œuvre des lois par les institutions étatiques dans le secteur de la viande de brousse. L’objectif de cet atelier organisé à Kinshasa, ce mardi 13 décembre, était de faire un état des lieux de la lutte contre le trafic illicite de la faune sauvage et de l’application de la loi par les autorités de la ville province de Kinshasa et sur le territoire national entre 2019 et 2022
« La RDC dispose d’un cadre juridique. Elle a des outils à sa disposition pour enrayer le trafic de la faune sauvage mais malheureusement, il y a des contradictions dans les textes. Le manque de renforcement des capacités des agents qui sont sur le terrain. Ce qui fait qu’on n’arrive pas à mettre fin à ce trafic. Alors on s’est mis tous ensemble pour dégager les résolutions en vue de voir dans quelle mesure résoudre ce problème. Pour ça, il faudra que la population comprenne également que ce n’est pas une ressource inépuisable. » A relevé Fanny Minesi de l’Association des Amis des Bonobos du Congo (ABC).
Au cours de ces réflexions, il s’est avéré que le manque d’information dans le chef de la population kinoise est un problème majeur. Elle s’approvisionne de la viande de brousse auprès des habitants des périphéries du pays qui ne chassent que pour leurs familles. Mais, avec le temps, ils chassent désormais pour gagner de l’argent dans les grandes villes. Par conséquent, avec 18 millions d’habitants, il est normal qu’une pression soit exercée sur la faune. Cela risque de causer un vide de la faune d’ici quelques années. Raison pour laquelle, il est impérieux d’agir très rapidement.
« L’application de la loi pose problème. C’est vrai. Comme vous le savez, faire appliquer la loi demande des moyens en terme humain, c’est-à-dire un personnel formé et des outils appropriés pour pouvoir poursuivre ceux qui violent la loi. Il faut également procéder au contrôle régulièrement et cela nécessite des moyens financiers. Un autre aspect des choses c’est la rémunération des agents qui contrôlent afin qu’il n’y ait pas corruption. Tant qu’ils ne seront pas rémunérés, l’application posera problème. L’autre aspect des choses est que la loi date de 1982 et n’intègre pas certains aspects de gestion durable de la faune. Donc, cela nécessite une révision pour que ces aspects soient pris en compte. » A indiqué Henry Muyembe, Représentant du Secrétaire Général à l’Environnement.
La population se sert de la viande de brousse pour survivre mais une régulation s’avère très nécessaire afin que l’utilisation des ressources soit raisonnable. D’autre part, ladite loi doit être vulgarisée afin qu’elle soit bien connue de la population. C’est ce qui ressort des recommandations de cet atelier afin que chaque partie prenante voie dans quelle mesure les matérialiser à son niveau.
Sarah MANGAZA