Forêt : Les accompagnateurs des peuples autochtones pygmées réfléchissent sur la vulgarisation de la loi promulguée

Les organisations de la société civile et leurs partenaires, ainsi que les acteurs militants pour les droits des peuples autochtones pygmées ont mené des réflexions sur comment procéder à la mise en œuvre de toutes les dispositions contenues dans la loi portant reconnaissance et promotion des droits de peuples autochtones pygmées en République démocratique du Congo. Cet atelier d’échange a eu lieu ce vendredi 2 décembre à Kinshasa.

Promulguée depuis le 14 novembre dernier, ladite loi est considérée par des initiateurs comme un pas des géants pour l’État congolais dans la lutte contre la discrimination à l’égard des autochtones pygmées.

« Cette loi a huit chapitres parmi lesquels nous avons mis les accents sur plusieurs secteurs de la vie comme la santé, l’éducation, le foncier, la culture etc. Parmi les innovations apportées, nous avons des aspects notamment accès à la justice. Ils sont dispensés de payer les frais liés au démarchage judiciaires, au niveau de l’éducation, la constitution garantit l’enseignement de base qui doit être gratuit pour tous les enfants mais la particularité ici est que les pygmées peuvent étudier jusqu’au niveau de diplôme d’Etat dans des écoles publiques sans payer les frais. Tout ceci c’est pour renforcer leur intégration. A travers cette loi également la pharmacopée sera vulgarisée pour permettre à tous les congolais d’en profiter », a renseigné le député national Rashidi Bukanga, l’initiateur de cette loi au parlement.

Après de longues années de lutte, la Dynamique des Groupes des Peuples Autochtones (DGPA) et ses partenaires militants depuis plus de 14 ans voient leurs efforts être couronnés. La détention de ce texte juridique ouvre une autre étape considérée de grande importance pour le présent et le futur.

 « Le défi de la vulgarisation est énorme puisque le pays est très vaste et les autochtones sont dans 21 provinces. Nous comme DGPA et REPALEF, nous sommes des réseaux nationaux, nous allons nous impliquer pour que la vulgarisation soit effective. Je pense qu’avec cette loi c’est le début d’un travail qui va nous permettre d’aller vers la restauration de la dignité de ces communautés », a rapporté Patrick Saïdi, coordonnateur de la DGPA.

Le WWF et la Rainforest Foundation Norway (RFN), partenaires de cette lutte pour la promotion des droits des autochtones pygmées, promettent de travailler pour que le contenu de cette loi soit respecté, afin que le quotidien des populations autochtones pygmées à travers le pays soit rayonnante.

« Nous avons élaboré un rapport dans lequel nous avons démontré que la finance climatique est fortement écartée des préoccupations des populations qui vivent dans les forêts. C’est moins d’un pourcent de ce financement qui arrive effectivement aux bénéficiaires. Il est important aujourd’hui de changer la donne et d’apporter beaucoup plus de financement entre les mains des autochtones pygmées », a déclaré Angélique Mbelu, responsable de Plaidoyer à la RFN.

Même sentiment du coté de WWF-RDC qui ne menage aucun effort pour promouvoir les droists des peuples autochtones pygmées vivant dans et autrour des aires protégées. « La promulgation de cette loi est le fruit des efforts collectifs de tous les partenaires actifs dans la promotion et la protection des droits des peuples autochtones. Bien sûr, il reste encore un gros travail à faire pour assurer la mise en œuvre effective avec des mesures d’application appropriées. Le projet Bengo Due diligence sur les droits humains pour les peuples autochtones dans les aires protégées du Bassin du Congo, mis en œuvre par le WWF renouvelle son engagement à continuer de soutenir les efforts conjoints à travers notre partenaire REPALEAC afin de faire aboutir ce processus. Nous félicitons le Chef de l’Etat, les deux chambres du Parlement et le Gouvernement de la République pour la volonté politique ainsi manifestée » a déclaré Franck Kamunga, chef du projet.

Le changement commence par les dispositions contenues dans les articles 13, 24 et 30 qui prévoient d’abord la représentativité des peuples autochtones dans toutes les instances du pays. Parmi les dispositions de la loi, les autochtones pygmées attendent d’intégrer les institutions du pays afin de participer à la prise des décisions.

« Nous voulons le respect de la différence, le respect de ce que nous pouvons apporter comme éléments culturels et autres dans le développement, la conservation de la nature, de l’environnement ou de la biodiversité dans son ensemble car nous avons de l’expertise sur ces matières. Il sera également utile de commencer à considérer les apports des autochtones pour le bon fonctionnement des institutions du pays, pourquoi pas à la gestion de la chose publique », ont-t-il plaidé.

L’obtention de cette loi est une nouvelle page qui s’ouvre en RDC. Pour les défenseurs de ces peuples, il s’agira pour l’État congolais dans la prochaine étape de développer un Fonds national susceptible de garantir le développement durable et intégral des peuples autochtones pygmées et leur intégration définitive dans la vie nationale. Il sera également question de ce fait de sécuriser leurs terres et terroirs ancestraux sous forme des grandes réserves naturelles et écologiques afin de protéger leur identité et mode de vie traditionnelle.

Albert MUANDA

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