Le Centre d’Application et de prévision climatologiques de l’Afrique centrale (CAPC-AC) a partagé son expérience dans la production des données météorologiques, lors d’une séance organisée à la COP27, à Sharm el Sheikh. Cette séance de travail scientifique a été organisée dans le cadre du programme CLImSA (programme intra-ACP sur les services climatiques et applications connexes).
« Nous sommes là dans le but de vulgariser les informations météorologiques produites dans la zone Afrique centrale, pour renforcer les capacités de résilience de la sous-région. L’Afrique centrale est l’une des régions les plus impactées par les effets des changements climatiques. Si rien n’est fait en termes d’adaptations au changement climatique, les effets seront très dévastateurs et notre économie sera beaucoup plus impactée », a indiqué Pascal Moudi Igri, expert en prévision numérique du temps.
Selon cet expert, la CEEAC à travers son institution spécialisée le CAPC-AC, veut mettre en place des procédures opérationnelles des prévisions en temps réel, afin d ‘aider les politiques à prendre des décisions éclairées en fonction d’informations climatiques disponibles.
Grâce à cette institution spécialisée, les pays membres de la CEEAC ont accès à plusieurs types de données disponibles. Notamment les prévisions saisonnières.
« Nous mettons à la disposition des États, des prévisions sur une large fenêtre de temps, afin de leur permettre de prendre suffisamment à temps les décisions qui s’imposent en fonction des aléas climatiques qui sont en place. Nous voulons montrer aussi que l’Afrique centrale est au rendez-vous des grands évènements », a précisé Dr Moudi.
Il a par ailleurs informé que le CAPC-AC tourne un modèle régional à très haute résolution (WRF), pour examiner en détail des causes des phénomènes météorologiques complexes. Comparé aux autres climat à travers le monde, l’Afrique centrale comporte un climat très complexe. Elle est donc l’une des régions les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. Pour preuve, sur les 3 dernières années, au moins 33 cas d’évènements extrêmes ont été recensés dans tous les pays membres de la CEEAC.
Les échanges entre les experts de l’Afrique de l’Ouest et ceux de l’Afrique centrale ont permis également de jeter les bases d’une possible collaboration dans la production des données climatiques et météorologiques.
Le programme CLIMSA exécuté dans ces différentes zones de l’Afrique, pourrait aider à la mutualisation des efforts la création des synergies susceptibles d’aider à relever les défis de la mobilisation des financements et expertise nécessaires, pour assurer la production des données météorologiques de qualité.
« Nos organisations ont des difficultés à mobiliser des financements, et l’expertise thématique pour produire ces informations. Au niveau du Centre AGREMET et de l’ICFAC, cette collaboration a déjà commencé. Nous avons déjà initié des rencontres avec eux pour nos différentes expériences en termes de production et diffusion des informations climatiques et météorologiques. Donc, l’Afrique centrale peut venir prendre l’expérience de l’Afrique de l’Ouest, ainsi de suite… », a indiqué Teni Aminu Seydou, expert au centre AGRIMET.
Notons par ailleurs que le programme CLImSA est financé par l’Union européenne. Il a pour objectifs de renforcer la chaîne de valeurs des services climatiques, renforcer la production, la disponibilité, la fourniture et l’application des prévisions et des services climatiques fondés sur la science. Améliorer la qualité et la quantité des prévisions climatiques régionales.
Depuis Sharm el Sheikh, Alfredo P. NTUMBA