La question de la finance climatique fait couler beaucoup d’encres et de salive. Les discours de réclamations de la compensation sont sur les bouches de plusieurs délégués des pays en développement, face à l’hypocrisie des délégués des pays du Nord qui ne veulent pas admettre leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique. Soraya Aziz Souleymane, directrice en charge des partenariats à l’ANSER (l’Agence Nationale de l’Electrification et des Services Énergétiques en milieux ruraux et périurbains) a au cours d’un side event organisé, à Sharm el Sheik, par l’Organisation internationale de la francophonie, lancé un message pour interpeller le monde.
« Nous n’avons pas besoin d’aide. Il s’agit d’une compensation juste et équitable. L’humanité toute entière devrait se mettre ensemble pour parler de tous ces financements qui ne vont pas là où ils devraient aller », a-t-elle indiqué.
Elle a martelé sur le fait qu’à la fin de ces assises, les pays qui doivent contribuer au financement de l’atténuation et de l’adaptation doivent prendre leurs responsabilités en s’acquittant de leurs obligations. A l’en croire, les financements climatiques devront aider les organisations comme ANSER à répondre aux besoins énergétiques des communautés d’Afrique, confrontées aux effets néfastes du changement climatique.
Au cours de cette séance de travail, la directrice en charge des partenariats a vanté les avancées enregistrées par la RC dans la mise en œuvre de son plan d’électrification. « On a libéralisé le secteur de l’électricité mais pour être sûre que cette libéralisation ne bénéficie pas seulement à l’acteur principal qui existait déjà, on a mis en place l’ANSER pour installer des mécanismes et aider à développer le secteur privé. 250 projets clairs sont en cours, au stade de faisabilité en vue de soutenir le pouvoir d’achat de la population « , a-t-elle éclairé.
Soraya Aziz Souleymane a vivement exhorté les participants à la COP27 à plus de responsabilités, car estime-t-elle, le temps n’attend pas pour que les effets de changement climatique ne soient perceptibles à travers la planète.
» Nous faisons notre part en mettant en place des mécanismes pour protéger nos forêts, faire une transition vers l’énergie verte mais des financements peinent à venir. Toutes les études ont démontré que la première source de la déforestation est la pauvreté. S’il y a des alternatives, ces personnes pauvres peuvent trouver d’autres sources d’énergies et ainsi protéger les forêts« , a-t-elle insisté.
Sarah MANGAZA