L’Organisation des Nations Unies a dévoilé son nouveau projet de système de détection et d’alertes depuis l’espace des émissions des gaz plus particulièrement du gaz méthane dans le monde entier. Cette surveillance est une démarche pour tenter d’endiguer les émissions de méthane, un gaz au pouvoir réchauffant très puissant et nocif pour la santé humaine et pour la planète. Ce projet de système d’alerte des émissions de méthane a été annoncé par l’ONU-Environnement, ce vendredi 11 novembre en Egypte.
« Ce nouveau système sera composé des satellites, baptisé « Méthane alert and response system » (MARS). Ils seront envoyés dans les mois prochains dans l’espace. Ce système sera le premier système mondial et public capable de lier de manière transparente la détection de méthane à un processus de notification », a expliqué l’agence onusienne.
Concrètement, ces satellites auront la mission d’identifier de grosses fuites de ce gaz. Cette détection permettrait dans les secondes qui suivent aux gouvernements et entreprises pour pouvoir agir rapidement. Ces derniers pourront aussi bénéficier de conseils sur la manière de résoudre le problème.
« Environ la moitié des émissions de méthane est liée à l’activité humaine, en particulier l’industrie pétrogazière et l’agriculture. Il nous arrive d’avoir du mal à maîtriser le système parce qu’il s’agit de l’air, une substance non palpable. Le méthane (CH4) possède un pouvoir de captage des rayonnements solaires 25 fois plus puissant que le CO2 sur une période de 100 ans et les scientifiques estiment qu’il est responsable d’au moins un quart du réchauffement climatique actuel. Il faut être en alerte pour se prévenir du danger », ont affirmé les scientifiques de l’Onu environnement.
Les ONG s’attendent par ailleurs à une déclaration commune de l’Union européenne et des Etats-Unis pendant la COP 27 pour lancer une initiative pour réduire les émissions de méthane des principaux pays importateurs et exportateurs de pétrole et de gaz.
« La durée de vie de certains gaz dans l’atmosphère est beaucoup plus courte que celle du CO2, comme le méthane 12 ans contre plusieurs siècles d’où réduire ses émissions pourrait permettre d’obtenir des résultats rapidement. Nous voulons une transparence de la part des décideurs. Nous pensons que la transparence est une part vitale de la solution pour résoudre le problème du méthane. Ce nouveau système aidera les producteurs à détecter les fuites et les arrêter sans délai si et quand elles ont lieu », a renchéri Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Selon le réseau d’ONG Climate Action Network, les résultats de la Cop27 sont attendus avec des engagements concrets à mettre en place. Des mesures jugées robustes pour assurer une bonne surveillance et vérification des avancées des CDNs des pays signataires de l’accord de Paris.
A en croire ce réseau, Il y a des engagements qui prévoient que producteurs comme importateurs d’énergies fossiles redoublent d’efforts pour se débarrasser d’émissions associées à leurs activités exercées par leurs entreprises.
A la COP26 de Glasgow l’an dernier, des pays s’étaient engagés volontairement à réduire les émissions de ce gaz d’au moins 30% d’ici 2030, ce qui doit éviter 0,2°C de réchauffement à l’horizon 2050. Les engagements des grands pays pollueurs en cours de revisitations cette année en Egypte sont appelés à être revus à la hausse suite aux abandons des uns et des autres.
Albert MUANDA