Dix pays d’Afrique de l’Ouest et centrale ont signé la déclaration régionale pour l’initiative des produits agricoles de base durable en Afrique (ASCI). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la vision commune pour une production agricole prospère dans la région, qui génère des emplois et des richesses pour les communautés et les peuples autochtones. La signature a eu lieu à Sharm el Sheikh, le mercredi 09 novembre.

« L’objectif principal de cette initiative est d’aider les africains à concilier la production agricole à la préservation des forêts pour promouvoir un développement durable. La population africaine est en pleine croissance, et nous devons produire beaucoup de nourritures. Pour cela nous devons protéger nos forêts si nous voulons assurer la nourriture et le bien-être à nos communautés locales », a indiqué Abraham Baffoe, directeur Afrique de Proforest.

La RDC est l’un des pays d’Afrique central à s’être engagés dans cette initiative. Pour le ministre de l’Agriculture, Désire N’zinga Bilihanzi, cette initiative rejoint la vision de la RDC, qui s’inscrit dans la logique de la vengeance du sol sur le sous-sol.

Pour lutter contre la déforestation, la RDC entend orienter ses cultures pérennes, notamment le cacao, le palmier à huile, les cannes à sucre, vers les savanes, et les forêts dégradées. Il a souhaité vivement que tous financements qui pourraient découler de cette initiative soient orientés vers les véritables bénéficiaires, surtout les petits agriculteurs.

« Nous sommes contents d’être là et de prendre cet engagement.  La RDC n’a pas attendu la COP27 pour poser des actes. Nous avons décidé d’aller vers l’agriculture intensive. Pour cela, nous avons décidé de réhabiliter toutes les plantations et fermes qui ont existé jadis dans le pays. C’est notamment le coton, l’hévéa, le cacao, le café, le thé etc. nous avons donc résolu d’ aller vers les cultures pérennes », a-t-il indiqué.

En signant cette déclaration, les pays s’engagent notamment à renforcer la collaboration avec les partenaires techniques et financiers pour mettre en œuvre les plans d’action y découlant, en tenant compte des plans nationaux de développement et d’utilisation des terres.

Honoré Tabuna, commissaire en charge de l’Environnement et agriculture de la Commission de la CEEAC, a félicité cette initiative qui rime avec le Système de l’Économie verte en Afrique centrale, une politique mise en place par la volonté des chefs d’Etat de la sous-région.

« L’un des programmes de ce système est le développement de l’éco agriculture. Un programme qui se base notamment sur le développement de l’agroforesterie. Nous avons la responsabilité en Afrique centrale de concilier la lutte contre la déforestation et le développement économique. Votre initiative vient s’appuyer sur une fondation qui est », a-t-il informé.

Les Etats devront promouvoir les droits de petits producteurs, des communautés locales et des peuples autochtones facilitant leur accès aux moyens de production et aux marchés. Promouvoir des filières de produits agricoles de base qui assurent la survie à long terme de la biodiversité unique de l’Afrique.

Pour le WWF qui appuie cette initiative, le secteur de l’agriculture est l’un des secteurs qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre. Il est important de promouvoir la résilience des communautés qui dépendent de l’agriculture. « Le WWF travaille dans la promotion de l’initiative palmier à huile dans les 4 pays du bassin du Congo. Il s’agit du Cameroun, de la République Centrafricaine, de la RDC et du Gabon.  Notre accompagnement a permis à ces pays de concevoir les politiques et de pratiques adaptées afin d’assurer le développement durable de la filière », a précisé Durrell Halleson, expert en politiques et partenariats au WWF-Afrique.

Les pays qui ont signé cette déclaration sont, la RDC, le Congo, le Liberia, le Nigeria, le Ghana, la RCA, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Sierra Leone, et le Cameroun. Notons que cette déclaration reste ouverte à l’adhésion d’autres pays.

Depuis Sharm el Sheikh, Alfred NTUMBA