La République Démocratique du Congo (RDC) est parmi des pays africains de la région West and Central Africa Regional (WCAR) connaissant peu de progrès dans le secteur de l’assainissement avec un taux élevé de défécation à l’air libre. C’est dans cette optique que la Direction d’assainissement du ministère de l’Environnement a réuni quelques acteurs économiques du pays afin de monter des stratégies capables de permettre de rentabiliser le secteur de lutter en même temps contre ce fléau sur l’ensemble du territoire national. Cet atelier a été organisé du lundi 08 au mardi 09 novembre à Kinshasa.
« Aujourd’hui dans cet atelier nous avons réuni ces opérateurs qui se sont lancés ou qui cherchent à se lancer dans le secteur pour qu’ensemble qu’on puisse démontrer les différentes opportunités liées à ce grand marché longtemps méprisé. Nous avons démontré que le gouvernement est favorable à élargir ce secteur par le partenariat public-privé. En EDC, ce secteur n’a pas fait objet de financements. Nous avons compris que pour atteindre les objectifs de développement durable dans ce secteur il faut que des ménages s’auto construisent des latrines. Nous savons que le challenge est énorme en termes de flux qu’on a réalisé mais nous appelons les opérateurs à se lancer d’avantages pour qu’ensemble qu’on puisse développer le marché de l’assainissement dans le pays », a rapporté Olivier Maziana, expert à la DAS.
En RDC, ce type de marché n’existe pas encore et les communautés sont limitées par le manque de choix disponibles et par des prix élevés des matériels d’assainissement importés. Pour soutenir le développement du marché de l’assainissement, l’UNICEF en collaboration avec le Gouvernement, la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), les entreprises et entrepreneurs privés, les banques, les Agences de développement (USAID, BAD, Banque mondiale), la société civiles et les communautés, se proposent d’investir dans le renforcement des capacités et création de marchés durables dans le secteur d’assainissement en RDC.
« Nous allons impliquer l’ensemble de acteurs pour que l’on puisse avoir les sévices qu’il faut dans ce marché d’assainissement. C’est un marché potentiel qui est là, il conviendrait de mener des actions concrètes afin de promouvoir le développement durable en RDC. Dans cette démarche la Banque mondiale nous a demandé d’établir un organigramme qui prendra en compte les systèmes certifiés de type d’assainissement que l’on peut faire, d’établir la liste de ceux qui ont le moyen ou plus, les demandeurs de moyen, chacun avec ce qu’il dispose pour se lancer. Nous attendons lutter contre les maladies diarrhéiques, le choléra etc. », a renseigné Moustapha Niang, Wash Manager de l’Unicef.
Les échanges durant ces deux jours de travaux ont permis aux participants à se familiariser avec les principes fondamentaux, d’analyser la faisabilité et lancer les réflexions sur la mise en œuvre des approches pilotes à travers le pays, de se familiariser des expériences des autres pays de la région comme le Nigeria et le Ghana, apprécier les forces et faiblesses du développement de l’assainissement base sur le marché en RDC pour enfin définir le modèle de financement applicable aux réalités de la RDC.
« Notre champ d’action c’est la RDC toute entière et nous pensons qu’avec la promotion d’hygiène et l’appui des toutes les parties prenantes en particulier le gouvernement, nous pouvons arriver à atteindre nos objectifs. Il y a beaucoup d’efforts qui sont fournis dans les différentes communautés. Nous allons nous rendre compte également du coût pour que le projet s’adapte à tous les ménages. Au niveau de la ville nous pouvons avoir des ménages qui auront besoin de latrine à chasse d’eau avec les moyens qu’ils ont tandis que dans le Congo profond nous mettrons également des latrines mais avec peu de consommation d’eau et elles seront vendues par rapport à leur niveau de vie », a renchéri le docteur Gertrude Nsambi Bokombo, directeur chef de service de la direction hygiène et salubrité publique.
Bien que le pays n’a pas encore enregistré des progrès significatifs en matière de la gestion des excréta et de l’hygiène, ces organisateurs restent optimistes que la nouvelle stratégie de la Feuille de Route d’éradication de la Défécation à l’Air Libre (DAL) est un levier pour l’atteinte de la cible 6.2 des Objectifs de Développement Durable d’ici à 2030 relatif à l’assainissement et l’hygiène. Ladite feuille de route est une réponse claire et objective à la problématique de manque de synergie des acteurs du secteur de l’assainissement et de l’hygiène, ainsi qu’une opportunité pour améliorer le cadre de vie des congolais et pour lutter contre les maladies.
Albert MUANDA