Des camions poids lourds transportant de la marchandise en provenance du Kongo central se garent en plein milieu de la route. Souvent, au nombre de 2 ou 3, ces engins barricadent la route à leur guise pour décharger leur marchandise. Des sacs de manioc superposés à droite, des sacs de braise placés à gauche, des régimes de bananes plantain, pour ne citer que ça, c’est l’image que présente l’avenue Masimanimba presque tous les jours. Pourtant, il existe un sous commissariat de Police à son croisement avec l’avenue Ethiopie.
” Quand ces marchands viennent avec leurs marchandises, il est vraiment difficile de passer par ici en voiture. Ils bloquent toute l’avenue carrément, au point où j’ai du mal à sortir avec mon véhicule presque tous les jours.” s’est plaint un habitant de l’avenue Masimanimba.
Pourtant, cette route d’intérêt commun peut aider à éviter les embouteillages sur les grandes artères qui l’entourent. ” Si seulement ils apportent leur marchandise, aucun véhicule ne peut accéder à l’avenue, du début à la fin. Moi je viens acheter du manioc assez souvent. Je laisse le véhicule à l’entrée, au niveau de l’avenue Gambela. On n’a pas le choix ! “, a expliqué une cliente de ces marchands rencontrés sur ce lieu de commerce.
Cette avenue, initialement prévue pour l’habitation des paisibles citoyens ne ressemble en aucun cas à un lieu de vie paisible, à cause de ce marché imposé à cet endroit. Pourtant, c’est depuis l’année passée que le Gouvernement central avait pris la décision de démolir les marchés pirates.
Mais, jusqu’à ce jour, plusieurs commerçants érigent leurs lieux de négoces où cela leur semble bon, au vu et au su de tous. Tel est le cas avec ce marché de Masimanimba qui porte préjudice à cette avenue, pourtant elle en traverse plusieurs autres jusqu’à déboucher sur l’avenue Victoire. Une véritable issue en cas d’embouteillage mais hélas! Elle est prise en otage, sous le nez de la Police provinciale de Kinshasa.
Faire le marché permet certes à la population d’avoir de quoi se nourrir d’une part, soutient les commerçants qui évoluent dans l’informel d’autre part car, en réalité, c’est ce secteur qui nourrit la population congolaise. Mais, il y a eu de réguler ce secteur en organisant la vente dans des lieux appropriés. Sous d’autres cieux, des marchés sont érigés pour cette fin par l’autorité compétente. Mais, en République démocratique du Congo, cela demeure un rêve. Plusieurs marchés se retrouvent à plusieurs endroits de la Capitale, parfois même en plein milieu des immondices, oubliant qu’il s’agit de la nourriture.
Sarah MANGAZA